Razzia sur Banbeck.
Studieux et réservé, Joaz Banbeck régente le Val Banbeck avec le souci d'assurer le confort et la sécurité de ses habitants. Dans la Vallée Heureuse, Ervis Carcolo use de ses attributions seigneuriales selon son tempérament fougueux et belliqueux. Il consacre ressources et énergie pour l'élevage des dragons au détriment de ses sujets miséreux, mal nourris et mal logés. Carcolo a l'obsession d'envahir Val Banbeck à l'aide de sa ribambelle de dragons élevés et entraînés pour la guerre : Mastodontes, Horreurs Bleues, Harpies, Meurtriers, Démons. Carcolo méprise Banbeck qu'il relègue au rang de rat de bibliothèque. Il l'imagine passif, stupide et inapte à combattre. Fort de ses convictions, Carcolo lance ses troupes sur Val Banbeck mais les mauvaises surprises vont abonder d'autant que les Basiques reviennent piller et anéantir les derniers hommes libres d'Aerlith. Malgré leur technologie avancée et leur force de frappe considérable, les Basiques ont déjà essuyé une cuisante défaite par le passé. Ils n'ont pas lésiné dans leurs forces déployées. Même affaibli par des guerres intestines, Joaz Banbeck n'a pas dit son dernier mot et compte utiliser toutes les ressources à sa disposition et peut-être davantage encore.
La longue nouvelle (ou le bref roman) de Jack Vance paru en 1962 bénéficie d'une récente édition soignée et illustrée au Bélial en 2021. Malgré les décennies, le texte n'a rien perdu de sa force visuelle et narrative. Il est immédiatement captivant. Les protagonistes sont bien campés. Le décor est rapidement posé et les enjeux très vite identifiés. L'action devient prépondérante quand les Basiques débarquent. Les combats acharnés demeurent très lisibles malgré le pêle-mêle des corps grâce à la magie d'une écriture caracolante et d'un style vif. L'univers de l'auteur est concentré dans ce récit pourtant court. Audace, astuce, détermination, force, courage contrebalancent mépris, égoïsme, rapacité, destruction autant chez les hommes que chez les aliens. L'espèce humaine est à l'agonie mais elle persiste à croire en son destin. "Les maîtres des dragons" constituent une belle porte d'entrée dans l'œuvre grandiose de Jack Vance.

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