Petite Carpe tombe à l’eau.
Okko, samouraï sans maître, traque les démons dans un Japon médiéval et fantastique. Noburo, géant immortel et Noshin, bonze adonné au saké emboîtent le pas d’Okko et sur la supplique et l’offrande de la vie de Tikku, frère de Petite Carpe, jeune geisha kidnappée par des pirates déterminés, le quatuor part sur les traces de la belle envolée.
L’ambitieuse saga créée par Hub est surprenante car la structure narrative d’un conte merveilleux demeure classique et convenue avec des fonctions inhérentes aux personnages prévisibles mais Hub est malin et il pipe les dés. La princesse recherchée est une prostituée. Le héros est faillible. Le méchant a gain de cause. Bref, c’est pas du Propp et la morphologie du conte est malmenée. C’est une des forces de la saga d’installer le lecteur dans un conte merveilleux et d’en bousculer les règles. L’autre atout de l’œuvre réside dans le foisonnement maîtrisé de l’histoire. Visiblement, le scénariste dessinateur sait où il va dès le début. Enfin, la richesse graphique est assez bluffante. Le trait est précis et vif. Les expressions sont travaillées. Les décors regorgent de détails. Les couleurs sont splendides et participent pleinement aux ambiances. La mise en page est dynamique et lisible. Dans l’édition de l’intégrale, Delcourt regroupe deux tomes en un volume. Dans la série « Terres de légendes », Okko tient le haut du pavé.

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