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[Qui veut lire ? | CICLOP]
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apo



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Posté: Dim 28 Aoû 2022 16:49
MessageSujet du message: [Qui veut lire ? | CICLOP]
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En 2005, à l'occasion du 30ème anniversaire de la fondation du « Centre International de Communication, Langue et Orientation Pédagogique » (CICLOP) et de ses ateliers d'écriture spontanée, fondés sur la pratique d'une animation non-directive issue de Carl Rogers, paraît cet ouvrage – dix ans plus tard sera publié le suivant, intitulé : Qui veut écrire ? - en guise de commémoration mais surtout de (première) prise de hauteur par rapport à une praxis et aussi à une théorisation développées au fil des années.
La première partie, « Présentation du CICLOP », plutôt historique, vise principalement deux objectifs : l'explication des vertus de déblocage de l'écriture que l'on peut rechercher dans un atelier d'écriture qui, selon la conception typiquement française et opposée à l'anglo-saxonne, subordonne la technique littéraire (dont le caractère « artisanal » est nié ou au moins minoré) à des problématiques d'ordre à la fois linguistique et psychologique. En cela, le CICLOP représente, me semble-t-il, la pointe la plus avancée de la cette conception : l'animateur CICLOP refuse d'enseigner et ne place son art que dans le dispositif de facilitation du passage à l'acte d'écrire grâce à la présence du groupe et grâce aussi (surtout), ajouterai-je, à la primauté de l'attribut « spontanée » de l'écriture recherchée. Deuxièmement, cette partie a pour objectif de distinguer les ateliers d'écriture CICLOP des autres pratiques françaises – il existe trois ou quatre autres grandes « écoles », outre l'infinie variété des méthodes individuelles d'animateurs indépendants et/ou qui ne s'affilient à aucune...
Dans cette partie, on notera surtout les chapitres intitulés : « Écrire, où est le problème ? » par Roland Gohlke (co-fondateur et principal théoricien du CICLOP), ainsi que « Le déroulement d'une séance » par Valérie Covarel, qui deviendra la principale responsable de la formation des futurs animateurs CICLOP.
La deuxième partie, « Notre pratique », renferme surtout la déclinaison des ateliers thématiques (ex. les ateliers « Histoire de vie » animés par Pierre Frenkiel, l'autre co-fondateur de l'Association) ainsi que des ateliers qui se déroulent dans des contextes spécifiques (ex. en psychiatrie, auprès d'enfants et adolescents en grandes difficultés scolaires, etc.) par leurs animateurs respectifs. Mais elle comporte aussi quelques chapitres de réflexion théorique, tels : « Les effets des ateliers d'écriture » par Nathalie Eudes, qui distingue entre : « processus d'autorisation », « effets de création », « effets de réconciliation avec la langue » et enfin « effets thérapeutiques ». Si certains aspects corrélés à la linguistique – à la langue, à la parole, à l'acte d'élocution – sont abordés, c'est surtout le fonctionnement et la fonction (psychologique) du groupe, et notamment dans la phase des « retours » qui sont creusés. Ceci va au détriment regrettable des phases initiales : les jeux comme créateurs des « inducteurs » et les temps d'écriture extrêmement brefs démocratiquement établis, qui constituent pourtant d'autres caractéristiques singulières inscrites dans l'ADN du CICLOP. Par conséquent, est absente l'analyse des spécificités et des vertus de « l'écriture spontanée », héritée de « l'écriture automatique » des Surréalistes, à laquelle elle tend de façon asymptotique, comme à un idéal inatteignable, tout au moins sans altération des états de conscience... Il se peut que cette absence reflète déjà ce qui deviendra progressivement matière de dissidence de plus en plus évidente (et dommageable, j'opine) au sein du CICLOP.
La troisième partie rassemble des textes de participants à certains ateliers et Lectures-rencontres sous les intitulés de « Le CICLOP et moi » et « Pourquoi j'écris » : ils sont suivis par quelques textes tout aussi personnels (mais contenant quelques points théoriques, par ex. : « J'écris pour... », « Les enjeux de l'écriture », « Un projet d'écriture », etc.) de la plume de certains animateurs connus.
Suit une longue anthologie, « Textes écrits en atelier » qui possède plusieurs qualités : de révéler enfin quelques dispositifs générateurs d'inducteurs (ex. « scriptoclips », « cadavres exquis », « téléphone arabe », « schnaps », « annonce imaginaire », « papiers pliés », « inducteurs d'inducteurs », « jeux collectifs à étapes », etc. etc.) qui donnent à voir ce qui peut être attendu de tel ou tel jeu ; de montrer la variété et typologie – y compris la possible envergure – de textes produits sous la contrainte des temps extrêmement brefs (même s'ils ne sont pas indiqués). En filigrane de ces textes aussi, certains indices apparaissent des motivations et attendus des écrivants vis-à-vis de l'écriture en atelier.
Enfin, « Ils ont fait le CICLOP » constitue une très courte présentation biographique des principaux contributeurs du volume.


Cit. :


1. « Écrire, c'est faire apparaître cette part d'étrangeté de nous-mêmes que Freud a qualifié d'"inquiétante".
Et si l'on souhaitait, au fond de soi-même, ne pas être inquiété ? Serait-ce alors la menace de l'inévitable mise en déséquilibre devant laquelle recule celui qui a du mal à écrire ? Si la difficulté d'écrire réside dans ce rapport à l'imaginaire, les "techniques" objectives sont de peu de recours pour celui qui se débat dans le fatras de ses implications subjectives. Ce n'est pas dans la textualité, dans la rationalité plus ou moins satisfaisante, qu'il faudra chercher des réponses à cette question, mais dans le contexte qui sous-tend le "passage à l'acte" d'écrire. » (Roland Gohlke, p. 11)

2. « La stratégie de l'animateur visera surtout à ce que, par le biais de ces retours, des mises en relations s'effectuent entre les participants, mises en relation égalitaires et réciproques visant à démentir toutes tentatives pour se dévaloriser. » (Valérie Covarel, p. 19)

3. « L'atelier vise à favoriser la rencontre avec d'autres personnes, des Autres, d'en avoir moins d'appréhension et d'en faire une expérience positive. Il me semble que l'on vient en atelier écrire à plusieurs pour chercher des altérités, d'autres voix que la nôtre ; on vient chercher à déplier, à reconnaître, à écouter et à laisser écrire les autres voix qui parlent en soi, ce qui n'est pas acceptable en soi, ce que l'on ne souhaite pas entendre, notre étrangeté. L'atelier est un lieu où l'on vient reconnaître ce que l'on dépose. Les autres voix de groupe permettent d'accepter la trace qui émerge de soi.
On cherche l'écho du groupe, le regard que l'autre porte sur nous et qui confirme notre existence et notre altérité. Ce regard qui s'adresse à nous, nous l'intégrons pour nous regarder autrement, et mettre de l'altérité en nous. La relation à l'autre, dans le groupe, conduit à percevoir la présence de l'altérité en soi, la relation aux autres en soi. » (Nathalie Eudes, p. 41)

4. « Accepter que la langue me parle en même temps que je parle la langue, demande un certain renoncement. La volonté de l'auteur ne s'impose plus comme seule source du texte, la recherche du "mot juste" comme reflet de cette volonté se révèle vaine : le mot est toujours juste, quoi que je dise. C'est juste ce mot-là qui est venu s'écrire. Il exprime ce qui cherche à se dire. À nous d'entendre, d'ajuster notre écoute et notre entendement, qui sont parfois, eux, loin du sujet.
Le sujet du texte est l'auteur. » (Roland Gohlke, p. 48)

5. « Laissez venir les mots, sans arrêt
Comme la vague qui vient, qui part
Mais qui revient, sans cesse.
Laissez venir les mots, les cueillir
Comme les coquillages laissés sur la plage par la vague.
Laissez venir les mots, les fixer
Les fixer pour soi, pour les autres
Laissez venir les mots pour les dire, pour les sons.
Laissez venir les mots, sans freiner,
Les laisser couler comme l'eau de la rivière
Les laisser passer en cascade
Lorsqu'ils arrivent en force et nombreux.
Les saisir tous, les beaux, ceux qui plaisent
Les vilains qui rebutent et les gros qui décoiffent.
Les accepter quand la plaine a devancé
Un peu la pensée, du moins celle perçue.
Les accepter, comme on accepterait les formes
Tracées à son insu croit-on et que l'on découvre.
Les découvrir. D'où sortent-ils ? D'où viennent-ils ?
Les connus, les moins connus.
Les relire, les laisser.
Mots d'un moment et non d'un autre.
Les apprécier.
Les revoir différemment, pas comme la première fois.
En saisir le sens, de tous, même des tout petits. » (Josette, p. 147)

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Swann




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Posté: Dim 04 Sep 2022 12:31
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Mince, je dois le lire d'urgence !
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