[Un heureux évènement suivi de La Personne Déplacée | Flannery O'Connor, Henri Morisset (Traducteur)]
La note de lecture de Swann m'avait donné envie de me pencher sur les ambiguïtés de cet heureux événement et de ce déplacement.
La première nouvelle, "Un heureux événement", est étonnante - pas tant par son dénouement que par son atmosphère oppressante. C'est, brièvement résumé, un moment charnière dans la vie d'une femme qui a peur de son corps.
La seconde, "La personne déplacée", m'a réellement mise mal à l'aise. A la sortie de la guerre, une Américaine engage, par l'entremise d'un prêtre catholique, un Polonais et sa famille pour travailler sur sa ferme. D'eux on ne sait rien, à part leur nom, et qu'ils avaient "une maison en brique" en Pologne, avant la guerre, avant d'être expropriés et envoyés dans des camps. A la ferme, Guizac travaille si dur et si bien qu'il entre en concurrence avec les autres domestiques, Noirs et Blancs, qui voient leur emploi menacé. Deux cultures se côtoient sans se comprendre, sans le chercher non plus, engendrant peur et méfiance jusqu'à une succession de drames qui les laissent tous encore plus démunis.
Je suis sortie de cette lecture avec des sentiments si mélangés que je ne sais qu'en penser. Bien que la nouvelle soit très courte, elle regorge de figures fabuleuses et énigmatiques: les paons, en voie de disparition sur le domaine, Mrs Shortley, la domestique incapable d'apercevoir la carte de l'univers sur la queue du paon mais visitée par des prophéties, et bien sûr les Guizac, figures opaques qui bouleversent l'ordre fragile de la ferme, et peinent à trouver une place en ce monde.
Deux nouvelles qui donnent envie de lire l'intégralité du recueil, "Les braves gens ne courent pas les rues".
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