Détenu modèle (5/5)
Archibald Leyton, détenu modèle, a obtenu une permission de sortie pour assister à la mise en bière de sa mère. Accompagné par un gardien de prison, Archie souhaite se recueillir seul et Bristow, le surveillant, défiant le règlement, obtempère et part prendre l’air. Malheureusement confronté à une attaque à main armée de la banque d’à côté, Bristow dégaine mais se fait blesser. Tex Willer et Kit Carson déjà sur place réagissent aussi mais avec une efficacité redoutable. Palliant à l’incapacité de Bristow, les rangers vont le remplacer et raccompagner Archie à son pénitencier. Face à une telle crème de détenu, les deux amis pouvaient imaginer une goûteuse promenade de santé mais c’est sans compter sur la vindicte d’un riche propriétaire terrien, Pike, voulant profiter de la situation inédite pour éliminer Archie qui a pu le spolier par le passé en falsifiant ses comptes. Une sinistre bande de malfrats est payée et lancée sur leur piste. La venue d’un groupe d’Apaches va encore sinistrement compliquer la donne et changer les rôles.
L’histoire imaginée par Tito Faraci saisit immédiatement le lecteur et ne le lâchera plus. Avec une succession de scènes s’emboîtant impeccablement dans une logique de cause à effet, avec des poussées de fièvre, des retournements de situation, une pincée d’humour, la recette éprouvée est efficace d’autant que le dessin de Luca Vannini est une belle surprise. On peut regretter un encrage trop épais qui masque un peu la précision, le mouvement et l’élégance du graphisme mais l’ensemble demeure d’excellente facture.
L’âme du guerrier (4/5)
Au trading post de Painted Desert, aux confins du désert de l’Arizona, Tiger Jack vient se désaltérer, sachant pertinemment qu’il va déclencher une rixe provoquée par les réactions racistes des soiffards attablés. Repoussée par l’aubergiste, la bande prend la tangente. Tiger Jack lui emboîte le pas avec la ferme intention de lui faire payer un crime odieux perpétré dans un passé proche.
En une bonne trentaine de pages, les malfrats révèlent leurs tristes trognes et leur passé criminel. Lâches mais retors, racistes et sadiques, ils deviennent tristement crédibles. Ils devront essuyer la justice navajo. Le dessin est plus conventionnel. Giovanni Bruzzo peine à restituer le beau visage impassible de Tiger Jack. En revanche, le plaisir est grand de suivre une aventure consacrée uniquement à ce personnage emblématique de la série.
Les deux dossiers en couleur qui s’intercalent entre les deux bandes dessinées en noir et blanc sont riches et vivants. Le premier compile la production westernienne dans les divers médias ; le deuxième dossier développe les diverses raisons de déterrer la hache de guerre.
Tex Magazine, à parution annuelle, demeure une réalisation très attrayante des éditions Bonelli. Avec la déclinaison de la série originelle en multiple séries adjacentes, on pourrait craindre un éparpillement de l’intérêt et un empiètement d’une série sur l’autre mais l’ensemble s’harmonise et s’épaule, sans jamais s’affadir. La ligne éditoriale suivie par Sergio Bonelli est remarquable, ambitieuse et payante, pour le bonheur d’un lectorat transalpin fidèle et enthousiaste.
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