L’enfance de l’auteur est évoquée par quelques scènes et non racontée : il relate uniquement ce dont il se souvient et cela me paraît bien plus vraisemblable que les autobiographies sans trous.
Quand il a 10 ans, il se retrouve dans un ghetto, sa mère est assassinée, puis il est déporté dans un camp avec son père. Il a la chance de s’évader et erre dans les forêts d’Ukraine. On sent combien Tsili doit à son expérience. Dans ce livre non plus il ne parle pas de la vie dans le camp de concentration.
En revanche il évoque fort bien le traumatisme qu’il a subi.
Cette première moitié du livre est extrêmement émouvante et j’ai été surprise de découvrir encore des atrocités épouvantables que j’ignorais.
La deuxième moitié du livre, sa vie en Israël, m’a moins captivée car elle est beaucoup moins émouvante. Mais ses relations avec ses quatre langues, l’allemand sa langue maternelle, et surtout la langue de sa mère, le Yiddish, langue de ses grands-parents, le roumain, langue du pays où il vivait avant la guerre, et l’hébreu qu’il est obligé d’apprendre, langue civile et langue de la prière, sont bien analysées et cette étude est intéressante, même si elle paraît un peu sèche après la première partie.
Un autre aspect intéressant est l’espoir que peut faire naître un tel livre : l’auteur a dû abandonner l’école à huit ou neuf ans, et a réussi à vingt ans à reprendre des études, jusqu’à devenir un grand écrivain dans une langue apprise, elle aussi tardivement.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]