La peau de l’ombre
Historien du sensible, Didier Blonde raconte par le menu sa plongée dans le Paris des années 1930 afin d’imaginer la vie de cette époque. Alors qu’il piétine dans son entreprise de résurrection de Leïlah Mahi après son envoûtement persistant depuis qu’il a croisé son regard sur un portrait photographique au columbarium du Père-Lachaise, le traqueur de fantôme semble avoir épuisé toutes les pistes. Qui était cette femme ? L’administration n’est pas d’une grande aide, du cimetière à la mairie. Didier Blonde dépouille des archives, s’abîme sur la Toile, hante bouquinistes et bibliothèques, retrouve un ami autrefois amoureux du portrait de Leïlah Mahi, rencontre une femme peintre elle-aussi accrochée par le portrait du Père-Lachaise, s’entretient avec un spécialiste des films muets. Chacun lui expose ses fantasmes, proposant une orientation biaisée, loin de l’objectivité recherchée par l’auteur.
Comment une telle enquête consacrée à une femme anéantie depuis des lustres peut-elle captiver ? Didier Blonde porte en lui un univers fascinant, une érudition vertigineuse sur des périodes fastes et révolues. L’écriture simple et directe expose par petites touches les zones d’ombre de l’auteur, son dialogue obsessionnel avec les morts, grands-parents, acteurs du muet gisant dans la poussière et l’oubli.
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