[Trans'Alpes : randonnée d'altitude entre le lac Léman et la mer Méditerranée | Jérôme Bonneaux]
Il faut la foi du charbonnier et l’âme du colporteur pour réaliser de bout en bout le topoguide d’une traversée alpine, du Léman à la Méditerranée. Parcourus par l’auteur en 2006 et 2007, les sentiers empruntent des itinéraires d’altitude à l’écart des transhumances humaines estivales. La boussole et l’altimètre s’avèrent nécessaires car des repères cardinaux et des données altimétriques jalonnent constamment le descriptif du topo. Toutefois, la lecture des cartes au 1/25 000e montre que le trajet suit la plupart du temps des parcours balisés accessibles au marcheur entraîné, habitué aux paysages minéraux et aux terrains parfois peu hospitaliers. Une seule étape comporte un passage exposé (flanc nord du Gélas) mais si les conditions météorologiques sont favorables, le franchissement de l’Arête des Glaciers est faisable sans équipement et techniques alpines sinon un itinéraire de substitution bien plus praticable est proposé. 41 étapes scandent cette grande traversée ponctuée de refuges gardées avec des durées de marche effective comprises entre 5 et 8 heures. Les photographies couleur qui illustrent le guide n’ont pas la perfection formelle des clichés esthétisants. Ainsi, elles ne font pas écran aux paysages représentés mais donnent envie d’aller s’éprouver dans la démesure d’une montagne sauvage, ouverte quelques jours par an. Le mois d’août est une fenêtre propice même si la randonnée itinérante peut se pratiquer en septembre. Situé idéalement entre la Haute Randonnée Alpine (HRA) davantage réservée aux marcheurs alpinistes et la Grande Traversée des Alpes (GTA) aux sentiers parfois encombrés, la Trans’Alpes prend son temps, de l’altitude et entre dans la solitude altière des marches éblouissantes.
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