"Le Festin chez la comtesse Fritouille" est un recueil de trois nouvelles, toutes trois de 1928 : Meurtre avec préméditation ; Le festin chez la comtesse Fritouille et Virginité.
A la lecture de ce recueil, je retrouve la littérature polonaise ou de l'Europe de l'Est dans ce qu'elle a de renfermée aux phrases bien comme il faut. Gombrovicz écrit comme un dramaturge, ce qu'il fut, marqué par son temps, il fait penser à Ionesco, et surtout par ses ambiantes pesantes et son "non sense", au praguois Frantz Kafka.
Meurtre avec préméditation
Première nouvelle du recueil : un juge d'instruction, se rend sur rendez-vous chez M. K. Dès son arrivée à la gare, rien ne va plus. Si bien qu'arrivé enfin chez Ignace K. il est accueilli avec difficulté et véhémence. Jusqu'à ce qu'on lui apprenne que son hôte est mort la nuit précédente.
Le juge ne veut pas accepter l'évidence d'une attaque cardiaque. Il va mener une enquête à charge contre tous les éléments et personnes, surtout la veuve, le fils et la fille orphelins, et le personnel.
Gombrowicz va ciseler cette histoire en mettant en avant l'emploi de la logique absurde du juge d'instruction, dont les raisonnements sont tout bonnement ahurissants. Cependant c'est avec l'improvisation qu'il parvient à ce que le fils avoue un crime qu'il n'a sûrement pas commis !
Les personnages sont à rebours de la dénonciation à laquelle on pense : celle d'un système totalitaire. En effet, le héros le plus humain est le juge, les autres étant ectoplasmiques.
Le festin chez la comtesse Fritouille
Cette nouvelle est la plus facile, la plus "occidentale" aussi. La comtesse Fritouille est une aristocrate qui a ses oeuvres charitables et aime cultiver l'esprit le plus fin dans son salon littéraire. Quant au vendredi soir, c'est le repas maigre réservé aux happy few de son monde.
Un homme bourgeois, le narrateur, y est invité. Si au début, il plaît à la comtesse et ses amis princesse et baron de louer son esprit, l'arrivée à table d'un chou-fleur va être le début de la reprise en main. Le bourgeois est progressivement mis à l'écart, moqué, insulté pour ses origines. L'insulte est acceptable puisque d'excroissance noble, le savoir vivre bourgeois est méprisable.
Là encore l'histoire débute normalement, dans les meilleures dispositions chez les différents acteurs. Mais vite le train déraille. Gombrowicz pointe une fois encore l'absurdité qui retourne le sens commun, ainsi que la vaine lutte contre une prédestination de classe.
L'auteur, de famille noble, trace un portrait ravageur d'un monde par lui connu.
Virginité
Je ne dirai rien de la troisième nouvelle que j'ai trouvé illisible.
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