Après l’interlude du volume 14, un peu étique et cacochyme aux entournures, le 15e opus reprend de l’étoffe avec ses 120 pages bon poids. Bien que l’intrigue se relâche en libérant la pression sur le triangle amoureux, Katchoo, Francine, David et qu’une concorde s’esquisse avec l’entremise de Tambi Baker, l’histoire est bâtie sur la sourde souffrance du manque et le travail de sape de l’oubli. Avec une fluidité incomparable et un superbe mélange des genres (insertion de scènes écrites, de toiles peintes, de chansons, de croquis, etc.), Terry Moore joue en maître avec subtilité sur une belle gamme d’émotions. Pour sa première exposition professionnelle de peintures représentant souvent la grande absente, Francine, à la galerie Carolyn Hobbs, Katchoo trouve le succès mais essuie aussi des critiques acerbes. Elle doit composer avec sa propre mise en vitrine. Katchoo disserte avec justesse sur ses motivations : « Ça m’aide de peindre ; ça conserve le réel des choses. C’est ce que je ne peux pas peindre qui s’éloigne et me hante » mais le passé est toujours prêt à l’agripper. L’inspecteur du FBI Sara Bryan n’a jamais laissé filer l’enquête sur les Parker Girls. Elle possède enfin les preuves pour faire plonger Katchoo.
Loin d’être anecdotique, l’histoire se dévore d’une traite. On en apprend un peu plus à propos des parents de Francine et ce n’est pas triste. Freddy Femur prend une ampleur imprévue. Il est irrésistible de drôlerie malgré lui. Bien sûr, la dernière case de l’album retend d’un seul coup tous les fils et incite vivement à entamer le volume 16, antépénultième d’une série addictive et merveilleuse.
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