Il y avait longtemps que je voulais m'atteler au cycle de Robert Merle. N'étant pas un passionné de romans historiques (je n'ai jamais pu terminer un Alexandre Dumas) j'avais peur de ne pouvoir adhérer à cette histoire de gentilhomme périgourdin, calviniste de surcroît, qui se déroule pendant les Guerres de religion. J'avais tort.
C'est l'adolescence de ce gentilhomme périgourdin, Pierre de Siorac, que conte Fortune de France le premier tome de la saga.
Rien de véritablement extraordinaire si ce n'est les inquiétudes causées par les affrontements entre catholiques et protestants qui ponctuent le récit comme un fil rouge. Car les Siorac sont de la "Religion prétendument réformée" , décision réfléchie mais dangereuse dans un Périgord majoritairement catholique.
Robert Merle ne manque d'ailleurs jamais de s'évader de son récit pour le replacer dans le contexte politique de l'époque. On y côtoie donc Henri II et ses fils, Catherine de Medicis prompte à brader des régions de France pour marier ses filles aux puissants du jour, et quelques figures hautes en couleurs comme les Coligny, les Guise, les Montluc, tous spadassins de haut vol.
L'écriture de Robert Merle a la saveur d'un fruit oublié. J'avais un peu d'appréhension à m'embarquer sur ces pages car un feuilletage hâtif me l'avait donné pour rébarbatif. Grande erreur ! les vieux vocables dont il ponctue son texte sont un moyen supplémentaire pour embarquer le lecteur dans sa merveilleuse machine à remonter le temps.
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