Dans le titre, la polysémie du mot "nouvelles". Incipit de la préface (et 4e de couverture) :
"Voici des nouvelles d'Algérie. Nouvelles écrites en ce temps où le souffle de la mort taillade à vif la lumière de chaque matin. Textes écrits dans l'urgence de dire, la nécessité de donner la parole aux mots, mais qui en même temps, je veux le croire, ne sont pas seulement une litanie de malheurs déclinée au quotidien, parce qu'écrits dans le désir désespéré de croire que tout est encore compréhensible, sans avoir toutefois la prétention de croire que j'ai compris".
L'auteure, professeur de français en Algérie, nous relate des histoires de la guerre civile qui a meurtri son pays dans les années 90. Dans chaque nouvelle il est question d'une victime, saisie dans l'immédiate proximité de son entourage le plus intime et à l'intérieur de son cadre quotidien. Souvent, ce sont des femmes qui sont mises en scène. Bien que le style soit très différent d'une nouvelle à l'autre et qu'elles ne soient pas introduites par leur titre (lisible cependant dans la table des matières), un fil de sens subtil unit chacune à la suivante. De même, il se dégage une harmonie du discours fondée sur l'ellipse, l'implicite, non-dit ou indicible. Seule la dernière nouvelle semble s'envoler dans les tons intemporels du conte, et pourtant il s'agit aussi de victimes, de mouvements collectifs et de rébellion.
Pour ne pas oublier que la littérature est capable de parler de guerre autrement que la presse.
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