Rien n’est encore joué pour les guérilleros cubains mais la Révolution marche déjà en sourdine en 1957 ; les sympathies et les réseaux souterrains s’étendent. Le marin Nero Macanti, mi-corse, mi-italien, débarque à La Havane alors que le cargo sur lequel il travaille fait relâche. Le docteur Herman de Olivera, son logeur, le met au parfum de l’île. Une sympathie naturelle et réciproque s’installe entre les deux hommes car si les Corses se battent pour leur indépendance, dans l’esprit du médecin cubain retraité, à mots couverts, l’île doit être délivrée du dictateur pro-américain. Derrière les dehors clinquants de la capitale, la misère et l’injustice sévissent dans les villages. Progressivement, Nero Macanti s’immerge dans la ville qu’il respire à l’instinct. Parallèlement, un mouvement indépendantiste prépare un coup d’éclat pour déstabiliser le régime de Batista, l’enlèvement du pilote Fangio juste avant la grande course automobile.
Le dessinateur transalpin Stefano Casini réalise une œuvre personnelle en quatre tomes chez l’éditeur isérois Mosquito. Le premier opus n’est pas toujours totalement convaincant quand il embrasse plusieurs séquences simultanément à l’instar du grand prix automobile. Le dérapage et l’écrasement d’une voiture de course sur une partie des protagonistes peuvent sembler irréalistes. On peut aussi regretter la platitude des couleurs à dominante orange lors de scènes nocturnes. Malgré ces petits couacs, l’histoire se lit avec grand plaisir car l’auteur prend bien le temps de camper le décor et d’y installer ses personnages.
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