[Elfes. 2, L’honneur des elfes sylvains | Nicolas Jarry ; Gianluca Maconi]
Entre l’ork « Hyde » et l’elfe « Jeckyll », l’heure n’est plus au status quo mais à l’affrontement mortel pour les yeux clos d’une humaine, la belle Llali, sans connaissance. Ah, Llali ! Haro sur l’ork ! L’elfe sylvain nommé Yfass décoche une flèche mortelle à l’ork afin d’extraire Llali des mains tueuses du géant vert. Il ne faut jamais faire confiance à une algue dotée de canines et douée de parole (l’ork est physiologiquement constitué de cellules d’algues). Grand mal Yfass mais l’elfe a plus d’une flèche dans son carquois. Llali n’est pas seulement superbe, elle est aussi une femme héritière de pouvoirs druidiques oubliés. Elle pourrait réconcilier les elfes et les hommes comme au temps des druides mais c’est sans compter avec les machinations elfiques et les tractations humaines. Le courage et la détermination ne suffisent pas. La cité d’Eysine où résistent le père et le frère de Llali est prête à succomber sous la houle furieuse des orks en guerre, menés en sous-main par les rois des Archipels.
Le récit n’est pas sans intérêt, loin de là mais le scénario ne creuse pas suffisamment la richesse potentielle de l’histoire. Certaines scènes auraient mérité d’être davantage développées. Les batailles sont bien rendues mais le dessin de Gianluca Maconi manque de précision dans le rendu des expressions et la symétrie des visages. Certaines expressions : « Crève ! », par exemple, dans la bouche d’un elfe, font désordre. En revanche, la mise en page, fluide, dynamique et très lisible ainsi que la mise en couleur nuancée, capable de restituer de superbes ambiances rendent l’ensemble attrayant. Le connaisseur peut estimer que la bédé ne remplit qu’avec peine le minimum syndical alors que le néophyte y trouvera un plaisir évident, l’absence de happy end y contribuant certainement. Chaque tome de la série réalisé par des auteurs différents se lit indépendamment.
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