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Kundry

[Staline, la cour du tsar rouge: Tome 1 | Simon Sebag Montefiore]

Ce livre retrace l'ascension de Staline, illustrant comment il est peu à peu devenu un dictateur tout puissant à l'orée de la seconde guerre mondiale. C'est un livre d'histoire basé sur les archives personnelles de Staline, et non un roman historique. Il est donc très factuel et documenté, cite abondemment les sources, mais permet aussi de dresser aussi un portrait psychologique de Staline.

Au niveau psychologique, le portait dressé ici est celui d'un homme qui, après la mort de sa femme, sombre progressivement dans une paranoïa meutrière dont le cynisme et la cruauté semblent sans limite. Un homme probablement très intelligent et cultivé (notamment au niveau littéraire), mais complètement fou.

Ce livre est sans conteste une mine d'information, et j'ai été sidérée en apprenant les massacres qui ont eu lieu sous "la grande famine" puis sous "la grande terreur". Les dirigeants clamaient (mais pas haut et fort) que s'il fallait condamner à mort 10 innocents pour être sûr d'éliminer un traître, le prix n'était pas trop cher payé. De véritables assassinats de masse ont eu lieu, non sur des critères raciaux comme en Allemagne, mais sur des critères purement arbitraires ("Il y a des traîtres au Caucase, donc tuez un quota d'au moins 20'000 personnes").

Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'en étudiant cette période au collège et au lycée dans les années 80, je n'avais pas perçu l'étendue des horreurs commises sous le stalinisme (alors que le message était clairement ressorti pour le nazisme). Pourquoi? Les informations n'étaient-elles moins bien connues avant la chute du mur? Est-ce lié au fait que l'URSS a été notre allié pendant la 2nde guerre? Ou au fait que nombre d'enseignants de l'époque étaient communistes? Ou encore moi qui ai loupé le message? Mystère...

Ce livre est donc percutant et passionant sur le fond. Mais par moments, qu'est ce que je me suis ennuyée... Comme mentionné plus haut, c'est un véritable livre d'histoire qui m'a semblé trop détaillé pour maintenir mon intérêt éveillé tout du long. Il faut vraiment être passionné d'histoire pour s'avaler tous les extraits d'archives et tous les noms sans rechigner... Cependant, je vais enchaîner sur le tome 2 car le fond justifie quelques efforts et une bonne dose d'ennui.

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apo

« Kundry » a écrit:

Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'en étudiant cette période au collège et au lycée dans les années 80, je n'avais pas perçu l'étendue des horreurs commises sous le stalinisme (alors que le message était clairement ressorti pour le nazisme). Pourquoi? Les informations n'étaient-elles moins bien connues avant la chute du mur? Est-ce lié au fait que l'URSS a été notre allié pendant la 2nde guerre? Ou au fait que nombre d'enseignants de l'époque étaient communistes?

La question est tout à fait essentielle, bien sûr. Je crois pour ma part que (sous forme de questions rhétoriques) tu en donnes les 3 réponses en ordre décroissant de signifiance. Dans les années 80, je crois que le PCF était déjà assez largement "déstalinisé" (même si sur ce point il n'a pas été parmi les plus précoces d'Europe), ainsi que bon nombre d'intellectuels communistes français, mais cela ne s'étend naturellement pas à l'ensemble du corps enseignant... Je me demande ce qu'il en est du ressenti des lycéens d'aujourd'hui.