[Résistances. 3, Marianne | Claude Plumail, Jean-Christophe Derrien]
Louis et Sonia se séparent en juin 1940 mais ils s’aiment et se retrouvent à Lyon. En 1942, la Résistance s’organise. Sonia rédige les tracts sous le pseudonyme de Marianne mais les mots ne suffisent plus, les hommes veulent passer aux actes. André, l’ex de Sonia, revient en mission à Lyon mais il doit se rendre à l’évidence, Sonia et Louis s’aiment. Son exil londonien en a fait un éconduit. Malheureux, il se soûle, soliloque dans un square mais ses élucubrations avinées au sujet de Marianne sont prises au sérieux par les soldats allemands dans les parages. Capturé, André est tabassé, torturé et mis face à un peloton d’exécution. Peu de temps après, la gestapo arrête Sonia avec les derniers tracts de Marianne sur elle. Louis tente de faire jouer ses relations mais rien n’y fait. André est libéré comme un malpropre par les Allemands, jeté d’une voiture sur une route enneigée en rase campagne.
Après un deuxième tome décevant, le troisième opus redresse la barre pour atteindre un niveau d’intensité étonnant. La vérité des personnages est flagrante. La Résistance est donnée à voir dans ses tâtonnements et la poisse de la gestapo, la crainte des dénonciations se sent et empeste. Moins malhabile à rendre crédibles les expressions et les physionomies des visages, le dessin est sans cesse probant dans la restitution des villes, des voitures, des intérieurs. La superbe mise en couleur contribue efficacement à la plongée dans les atmosphères d’époque. La tragédie qui se joue entre les trois protagonistes est au diapason d’une époque tourmentée où les opportunismes côtoient les engagements, le cynisme, le dévouement. Il n’y a plus qu’à espérer que le 4e et dernier album de la série encore à paraître noue tous les fils de l’intrigue avec maestria.
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