On nous explique dès le début que Claustria est un roman sans aucun rapport avec une quelconque réalité et pourtant cette histoire fait bel et bien écho à l’affaire Fritzl. Du coup, j’ai été troublé tout au long du livre et à chaque nouvelle horreur lue, je me suis demandé si c’était une invention de l’auteur ou le compte-rendu d’une réalité atroce. Un malaise qui ne me quittera jamais complètement et qui sera encore accentué par le fait que Jauffret se met en scène lui-même dans les pages de son livre. En tout cas c’est une lecture difficile qui ne peut laisser personne indifférent. L’écrivain nous décrit un monstre inhumain inconscient du mal qu’il peut faire aux autres. Un homme violent obnubilé par son image. Il s’attarde aussi sur l’avocat qui ne s’intéresse qu’au prestige que lui apporte un tel client. Quant à l’épouse de ce bourreau malfaisant, elle est totalement sous la coupe de son ignoble mari et on se demande comment elle a pu à ce point se convaincre que rien d’anormal ne se passait sous son toit. Bref, une galerie de personnages sordides, tous plus abjectes les uns que les autres. Ensuite l’écrivain s’attarde sur le calvaire des habitants de la cave et sur leurs stratégies pour ne pas sombrer dans la folie et le désespoir. Sans doute les plus belles pages. Réalité ou fiction, ce roman dérangeant a été pour moi un choc sévère et une preuve de plus de la noirceur de la nature humaine.
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