Neuf histoires composent le recueil qui débute la trilogie du talentueux dessinateur napolitain. Chaque sens est le sujet d’une historiette. Premier traité, l’odorat est l’apanage d’un terne employé de bureau nanti d’un appendice nasal conséquent d’une extrême sensibilité. Les effluves féminins le bouleversent au point d’en faire un pervers monomaniaque qu’un slip odorant contente au grand dam des femmes charnellement délaissées. S’ensuivent les quatre autres sens d’un intérêt inégal. « La cure de miel » se révèle suffisamment goûteuse pour titiller à nouveau l’attention du lecteur. Une jeune femme au foyer s’ennuie, s’empiffre et grossit. Capricieuse et désabusée, elle fuit les avances amoureuses de son mari qui lui offre une cure d’amaigrissement au miel. Enduite par deux éphèbes, la curiste se laisse entraîner dans la danse des corps mais à tant lécher et à sucer tous les bâtons enduits qu’on lui présente, elle s’enfonce dans les délices de la jouissance gourmande. Sa joie de vivre est revenue alors qu’elle continue à grossir. L’histoire la plus réussie est celle d’un songe fantasmé intitulé « Le virage » où une passagère imagine un voyageur à ses côtés pour des échanges libres et jouissifs alors qu’elle ne fait qu’embrasser son reflet sur la vitre de l’autobus.
A nouveau, le dessin, expert à rendre les rondeurs des seins et des sexes, de Giuseppe Manunta procure un plaisir visuel. Le scénario est faible mais la chair n’est pas toujours triste.
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