C'est le récit d'une époque. Les Rolling Stones, c'est le groupe qui a ouvert la voie aux pop stars actuelles : la drogue, les groupies, les ennuis avec les autorités, la fortune, la drogue, la mégalomanie, concerts dans des stades gigantesques...c'est aussi l'un des rares groupes à avoir survécu aux crises de mégalomanie de ses membres.
Richards accouche d'un beau texte, agréable à lire. Bien sûr, ce sont des mémoires, donc c'est forcément subjectif et orienté. L'auteur choisit de raconter les choses comme il les a perçues, ressenties. Donc pour l'histoire officielle des Stones, ce n'est pas LE livre de référence. Mais pour la chronique générationnelle des baby boomers, c'est vraiment très bon.
Parce que si les Stones ont ouvert la voie aux autres artistes, ils ont aussi participé à la libération des moeurs dans les années 60, lorsque la jeune génération a imposé un nouveau modèle de société contre l'avis des anciens. On a un peu oublié la manière dont les rockstars étaient diabolisées, harcelées par la police et l'establishment, poussées à la faute...
C'est aussi une belle leçon de musique car Richards transmet avec beaucoup de pédagogie sa passion pour la musique, la composition des chansons, les sessions, les concerts, les choix harmoniques qu'il a faits et leur importance dans le son des Stones. On se plait à réécouter les morceaux du groupe avec une attention accrue pour capter les variations décrites par Richards...un beau voyage musical qui accompagne agréablement le texte.
Il consacre également beaucoup de temps à expliquer son addiction à l'héroïne et ses multiples tentatives pour décrocher...une partie intéressante, certes, mais un petit peu longue tout de même.
Le livre se lit bien et il m'a intéressé à 95%. J'ai trouvé que les 40 dernières pages (5%, donc) étaient une compilation des choses que l'auteur n'avait pas réussi à caser avant et que çà n'apportait pas grand chose de les placer là, sinon de ne pas perturber la lecture du livre avec des détails triviaux. Contrairement au reste du livre, le dernier chapitre n'est pas chronologique, il se permet de gros sauts en arrière, insiste sur des choses déjà vues...ressasse et n'apporte plus grand chose à une oeuvre par ailleurs captivante.
Mais on ne va pas jeter bébé avec l'eau du bain, 40 pages pas terribles sur un livre par ailleurs excellent, ce n'est vraiment pas grand chose. Et vu que ce sont les 40 dernières, on peut toujours les sauter !
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