Albert est un ouvrier auvergnat d'une cinquante d'années. Fils de paysans, il a été contraint de renoncer au métier de ses parents, lequel ne rapporte plus rien dans cette France des trente glorieuses en pleine évolution. Il se sent complètement déphasé par rapport au monde. Il ne parvient plus à comprendre ni sa femme, qui envisage l'avenir avec optimisme, ni son fils aîné qui est ingénieur et mobilisé en Algérie. Toutefois, il a un lien très fort avec son jeune fils, un rêveur passionné de lecture, mais il ne se sent pas capable d'apporter à celui-ci ce dont il a besoin.
Ce livre m'a énormément parlé, car tout au long de ma lecture, je n'ai cessé de penser à mon père (qui a fait son service militaire en Algérie, et qui n'en a jamais parlé à personne), à mon beau-père (fils de paysan qui tenait un immense potager pour nourrir toute sa famille - et ses voisins tant il y en avait), et à ma grand-mère évidemment (qui est de la même génération qu'Albert).
Le thème de l'adaptation à la modernité est intemporel, et certaines questions se posent également pour moi qui atteint la quarantaine, même si les problématiques ne sont pas les mêmes que celles de la génération d'Albert.
Mais plus que l'évolution de la société, c'est la thématique de la transmission qui m'a le plus touchée dans ce roman. Grâce à tous ces allers-retours que j'ai fait mentalement entre le livre et les personnes disparues de ma famille, c'est un peu comme si "j'avais posé la main sur la leur" grâce à ce livre (ceux qui ont lu le livre comprendront...).
Une lecture très émouvante pour moi, donc.
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