[Dantès. T. 4, Pour solde de tout compte | Pierre Boisserie, Philippe Guillaume, Erik Juszezak]
Minez est malmené par ses créanciers, des mafieux russes pressés de retrouver leurs gains dilapidés. Christopher intervient de justesse pour arracher son ancien ami d’enfance et son traître patenté, des pattes pelues des matous slaves. L’intervention téléphonée de Dantès n’est pas passée inaperçue. Jean Saint-Hubert a placé un de ses hommes de main pour le surveiller. Minez va accepter de travailler pour Christopher en faisant plonger Michel Bonnefond. Les comptes de sa société Millénia sont étalés dans les médias. Le journal Ecosphère révèle les magouilles financières de Bonnefond. Les créanciers viennent réclamer le règlement des dettes. L’action plonge. Bonnefond est contraint d’accepter le marché de Christopher, une fusion avec une société écran. Comme dans un jeu de quilles qui s’effondre, Bonnefond acculé entraîne à sa suite Minez qui dénonce Fontaine. Les coups pleuvent mais Saint-Hubert se tient prudemment à l’écart et orchestre l’offensive. Il finit par reconnaître Alexandre sous le masque de Dantès. Bientôt, on ne saura plus qui est le chat et où est la souris.
Au rythme d’un opus par an, la série Dantès, lancée à bonne allure dès le premier volume, ne baisse pas en intensité et le lecteur peut y retrouver aisément ses marques dès les premières pages. La série a été pensée dans sa globalité, la trame déjà conçue et le dénouement connu de ses auteurs. A mesure, Pierre Boisserie n’a plus qu’à coller à ses personnages afin de leur donner chair et crédibilité, ce qu’il réussit pleinement. Philippe Guillaume apporte ses connaissances de terrain des milieux financiers, éloignant les poncifs, amenant à une meilleure compréhension du monde de la finance, non dénué d’intérêt même pour un néophyte. Le lecteur prend davantage conscience que les financiers imposent la marche du monde, sans garde-fou, en totale roue libre. Il y a de quoi prendre peur. Le trader Kerviel, selon ses dires, a eu un jour l’intuition qu’il y avait des vies derrière les transactions boursières et cela lui a donné la nausée. En un clic anonyme, des hommes s’effondraient, totalement ruinés. Dantès dit tout cela en toile de fond alors que la vengeance en tisse le thème central. Elle a une sale tête bicéphale qui s’étale en page de garde avec en vis-à-vis Alexandre et Christopher dans un miroir. Le nouveau visage d’Alexandre, sous les traits de Christopher, ressemble étrangement au héros transalpin Diabolik. Il devient difficile de mener jusqu’à son terme un plan visant à détruire un homme que l’on commence à connaître. Les dégâts occasionnés sont irréversibles et touchent aussi l’entourage, femme, enfants, parents. Le passage à l’acte coûte son pesant d’âme.
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