Léo, 15 ans, est un ado ordinaire, sans problème, il vit avec sa mère et sait que son père est américain, mais ne connaît rien de lui : ses parents ont vécu un amour d'été sans lendemain aux Etats-Unis, puis sa mère est rentrée en France, enceinte. Or, en fouillant les papiers de sa mère, il a alors 15 ans, il s'aperçoit que sa mère est toujours en lien avec Benjamin Carr, son père. En fait, ce dernier est en prison, condamné à mort, pour avoir participé à un braquage qui a mal tourné et causé la mort d'une femme qu'il avait prise en otage pour s'enfuir... Évidemment après ses révélations Léo est en état de choc, il perd tous ses repères. Puis il décide d'écrire à son père et ainsi débute une correspondance à travers laquelle ils vont apprendre à se connaître.
Ce roman est l'histoire d'une rencontre tardive et sans issue entre un père et son fils à travers leurs lettres (on « lit » celles du père, jamais celles de Léo), mais l'auteur accorde aussi une large place à l'amour, à l'amitié : Yannis et Esther (l'ami et l'amoureuse) sont de sacrées béquilles pour Léo, il n'est pas seul. C'est avec beaucoup de talent que Fred Paronuzzi nous fait ressentir les émotions de Léo : d'abord la haine, le sentiment d'avoir été trahi par sa mère, la colère sera de courte durée grâce au dialogue, reste le désarroi, le doute, l'inquiétude mais aussi les moments de joie. Parallèlement, Ben, le père évoque les conditions de vie en prison et ses émotions à lui aussi transpirent de ses lettres : il parle même de bonheur entre ses 4 murs, grâce à ce fils. Une jolie fin, très ouverte (le roman est d'ailleurs assez court), Léo s'envole pour les États-Unis, là-bas, il sera accueilli par sa tante et a obtenu un droit de visite à son père. Un bon roman sans être un coup de cœur. Un petit bémol tout de même : l'auteur souhaite apparemment que le lecteur ado puisse se reconnaître dans le contexte et d'ailleurs c'est réussi, les dialogues sonnent justes, notamment dans les scènes liées au lycée (cours,... ) mais l'usage de mots comme « enculé » est-il absolument nécessaire pour qu'il y ait identification ? L'auteur est prof, il sait donc de quoi il en retourne mais bon, c'est laid, tant dans la bouche d'une ado que d'un adulte d'ailleurs. Le vocabulaire familier ou argotique ne me gêne pas mais la vulgarité si !
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