Un classique du XIXè siècle, qui est d'actualité.
Au premier abord, il s'agit simplement de l'histoire de la relation entre un père à l'avarice monomaniaque et sa fille Eugénie qui souffre de son despotisme. J'ai longtemps poursuivi ma lecture dans l'état d'esprit sur lequel j'étais resté après
Manon Lescaut et
Fermina Marquez : les personnages féminins donnant leur nom au titre du livre me semblaient finalement dérisoires. Eugénie Grandet me faisait donc d'emblée cette impression-là : un caractère soumis, des activités quotidiennes absolument insignifiantes voire futiles (couture, piété...), le premier amour lié à la fragilité adolescente...
Mais l'œuvre est bien plus complexe que cela. S'inscrivant dans la Comédie humaine, en particulier les "Scènes de la vie de province", on a une peinture des relations intéressées entre les "bonnes" familles. L'argent est au centre de la scène avec l'avarice du père Grandet, mais aussi dans tous les rouages de la société. L'atmosphère provinciale, à cette époque, est glorifiée par la vague romantique, mais Balzac y souligne aussi la mesquinerie, les mœurs ancestrales malades... Et finalement le personnage d'Eugénie dévoile un caractère sublime, romanesque certes, mais qui se démarque nettement de l'époque et qui est intemporel d'une certaine manière.
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