En bien des côtés, A l'Est d'Eden m'a fait penser aux Misérables de Victor Hugo : la construction du récit, le caractère très tranché des personnages mauvais, l'évolution d'un pays vu à travers ses habitants et le croisement de la Grande Histoire avec l'histoire du roman.
A l'Est d'Eden est l'histoire des hommes qui croisent, cohabitent et rencontrent Adam Trask, le personnage central et pas le plus intéressant.
Adam est un ancien militaire qui rencontre la femme de sa vie, la met enceinte et part s'installer dans l'Ouest, en Californie...nous sommes au début d'un nouveau siècle aux Etats-Unis et l'Ouest est de moins en moins le Far West, rattrapé par la modernité, l'Eldorado devient un Etat comme les autres dans un pays qui n'a pas fini de se définir.
Autour d'Adam il y a une fascinante galerie de papier : voisins, fils, domestique, femme...et autant d'histoires qu'il y a de personnages.
C'est un récit brillant et passionnant bien que pas exempt de quelques longueurs.
J'ai particulièrement apprécié la narration précise, l'auteur ne s'embarrasse pas de fioritures, il va à l'essentiel, il suffit d'une page pour croquer une situation.
C'est parfois un peu déroutant lorsque d'un petit paragraphe, l'auteur signale la disparition d'un personnage, comme une parenthèse dans un autre récit ou quand, après avoir décrit la douloureuse maladie d'une femme, on est transporté au paragraphe suivant à la semaine suivant ses obsèques non sans qu'un médecin ait, entre les deux, signalé qu'il se rendait au chevet de la malade sans grand espoir...
Cette écriture est sobre et directe mais elle n'est pas clinique pour autant...Bref, une écriture très américaine...
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