L'horreur dans toute sa dimension teint le coeur de Paris Trout. Ce n’est pas un coeur anéanti par les turpitudes du colonialisme, mais un coeur noir par inhumanité ou mieux, par absence congénitale d'humanité.
Dexter réussit à donner la vie à un personnage terrifiant, absolument dépourvu d’élans d’âme et de vie intérieure, sans jamais tomber dans les banals clichés du « monstrueux ». À travers une technique cohérente - faire
taire Paris et faire
parler tout ce qu'il lui appartient, la maison, le magasin, sa femme, etc…, Dexter crée un personnage qui suscite la peur d’une manière vraiment originale. Les événements de ce cas se démêlent directement de ce coeur noir et nous tenaillent tout le long de la lecture.
La lumière ne filtrera jamais à travers les rideaux du découragement enraciné dans le microcosme d'une petite ville du Sud, et un final shakespearien est tout ce qui reste une fois le livre fermé.
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