Classique du théâtre d'avant-garde (1930), dont on retiendra la célèbre interprétation de Simone Signoret, ce monologue fragmenté intègre ce nouvel instrument de communication qu'était le téléphone sur les planches, dans un décor minimaliste.
La situation est tristement banale : une femme éconduite et éperdument amoureuse a une dernière conversation téléphonique avec son amant. Mais l'intérêt de la pièce, totalement actuelle et haletante jusqu'à la tragédie, réside non tant dans les paroles que dans les silences : ceux des répliques de l'absent, ou ceux que provoquent des interférences dans la communication. L'imagination du lecteur en est d'autant plus sollicitée, de même que son effort de reconstruction de l'histoire et des personnages par reconstitution des fragments du discours.
Se lit le temps d'une apnée.
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