Je sèche…
A l’issue de la lecture du roman de Stéphanie Benson, « Le dossier Lazare », j’en suis encore à me demander ce que j’en ai pensé…
Voici un récit qui débute comme un polar « classique », mais qui prend assez rapidement un chemin inattendu et inhabituel.
Le point de départ en est l’assassinat par Lazare, adolescent d’origine russe vivant depuis quelques années dans le sud-ouest de la France, de toute sa famille, à la suite duquel il échoue dans sa tentative de mettre fin à ses jours, se retrouvant ainsi dans le coma.
Entre alors en scène l’inspecteur chargé de l’enquête, Nomane Belaïm, personnage atypique, ne suscitant guère d’empathie, à partir de laquelle l’histoire se teinte d’un caractère surnaturel et d’un atmosphère malsaine, génératrice d’un certain malaise.
Hargneux, misogyne, égoïste, Nomane est de plus complexé par son statut de fils d’immigré qui le rend paranoïaque. Le fait que sa femme vienne de le quitter en emmenant avec elle leur fils unique amplifie son amertume et sa tendance à se montrer violent et agressif.
Il s’instaure entre Lazare et l’inspecteur une forme étrange de communication passant par les rêves et des épisodes télépathiques.
Au cours de ces échanges, le lecteur réalise peu à peu toute l’ampleur de la haine qui habite Nomane, et assiste à sa descente dans une folie destructrice.
Vous l’aurez peut-être compris : l’enquête policière n’a finalement aucune importance, et n’est qu’un prétexte permettant à l’auteure de dépeindre la progression de son personnage principal dans l’enfer de ses obsessions. On devine rapidement qu’aucune rédemption n’est possible : à aucun moment Nomane ne se pose la question du bien ou du mal, n’est touché par un sursaut de sa conscience ; son but unique et inéluctable est d’aller au bout de sa soif de vengeance, de son besoin de violence.
Stéphanie Benson nous livre un roman extrêmement noir, dans lequel elle met en échec l’espoir et la foi en une quelconque humanité.
Je ne peux pas dire que cette lecture m’ait vraiment emballée, je l’ai vécue avec une sorte de détachement, légèrement curieuse de savoir où l’auteure voulait en venir, trouvant qu’elle traitait son sujet avec une rapidité qui ne m’a laissé le temps ni d’adhérer à l’aspect fantastique du récit, ni de m’impliquer réellement dans l’histoire.
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