[Tex. Maxi n° 11, Fort Sahara | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
Au Mexique, un bataillon de légionnaires français en free-lance fait sauter un pont. Le train s’écrase au sol. Les soldats massacrent les survivants. Tex et son inséparable trio ont eu le réflexe de sauter du train en marche quand l’explosion a retenti mais ils ont laissé leurs winchesters à bord. Ils assistent révoltés et totalement impuissants à l’exécution en règle. La sinistre besogne ne visait qu’à éliminer un politicien mexicain, Manuel Carrasco. En ne laissant aucun témoin et en dépouillant les morts, les légionnaires pensaient faire accuser les bandoleros qui écument le secteur. Le capitaine Duchamp dirigeant ses hommes d’une poigne de fer ne se satisfait plus seulement d’un enrichissement personnel mais a des visées politiques et brigue le pouvoir dans l’Etat de Chihuahua gouverné actuellement par Montales, ami et ancien compagnon d’arme de Tex. L’élimination de Carrasco est un premier pas tordu vers l’accession au pouvoir. Les légionnaires restent dévoués à leur chef à défaut d’idéaux de justice qu’ils bafouent sans cesse au grand dam de Rostand, un légionnaire aguerri, qui décide de déserter. Les Indiens sont de redoutables pisteurs et Rostand est repris après deux jours de fuite. Son châtiment corporel entraînera sa mort. Montales demande à Tex d’infiltrer les légionnaires en se faisant recruter avec son fils Kit. Ils devront réussir les épreuves de sélection, tir, course, agilité, force. Pendant ce temps, Tiger Jack et Kit Carson observent tous les mouvements à la jumelle dans le but de découvrir le lieu où gîte la garnison. Fort Sahara est un lieu isolé tenu secret. Le plan pourrait réussir mais Carson se fait prendre par les légionnaires. Tex et Kit sont démasqués. Pendus par les bras, exposés au soleil, les amis sont dans une bien mauvaise posture surtout lorsqu’ils pensent voir la dépouille de Tiger.
Afin de soutenir l’empereur Maximilien, la France a envoyé la Légion étrangère mais les troupes de Juarez l’ont décimée. La légion est rentrée sans gloire au pays. A partir de cette trame historique, Claudio Nizzi a imaginé qu’un groupe récalcitrant de légionnaires est resté au Mexique, rendant probable la rencontre des rangers et des soldats déserteurs. La confrontation des caractères et des idéaux est le piment de l’histoire. Les Français n’ont pas le beau rôle mais le manichéisme n’est pas de rigueur. Des hommes tel Rostand redore le blason de la Légion. Le dessin de Roberto Diso n’est pas toujours totalement convaincant notamment dans l’expression des visages mais il reste honorable sur l’ensemble de l’histoire. Les clins d’œil naturalistes ponctuent agréablement le récit et sont toujours plaisants à remarquer. Fort Sahara est probablement le dernier Tex à paraître sous ce format-là, les éditions Clair de lune lui préférant le grand format relié, sous couverture cartonnée. L’édition prestige présente bien des qualités mais un prix plus conséquent aussi et cela n’empêche nullement le saupoudrage de coquilles diverses et avariées, faute de relecture suffisante.
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