Combien il est difficile de rédiger une note sur une lecture qui bouleverse ! Il y avait bien quelques années qu'un roman ne m'avait tant ému. Il y eut bien quelques classiques, certes, mais aucune nouveauté.
Ceci dit, Jacques Abeille n'est pas un auteur "nouveau" : ce texte a d'ailleurs été publié une première fois en 1982. Les hasards ou les malheurs dressés sur son parcours (incendie, faillite d'éditeur...) l'ont presque fait disparaître. En tout cas il n'a pas reçu l'accueil qu'il aurait certainement mérité.
Nous découvrons une société imaginaire (mais cohérente) organisée autour de la culture de statues... L'histoire est autant fantastique que poétique, imaginative autant que finement détaillée. L'étude des particularités de cette société (ce qui est presque un exercice d'utopiste) est passionnante. On se laisse envouter par un rythme posé des évènements et les personnages tous plus intelligents les uns que les autres.
Je n'hésite pas à formuler quelques comparaisons : tout d'abord la proximité avec les Cités obscures de François Schuiten. D'ailleurs les deux auteurs se sont rapprochés puisqu'à la suite des Jardins statuaires, ils ont publié ensemble un roman graphique (dans le même univers) "Les mers perdues" (chez le même éditeur : Attila) Les fans de cette série ne doivent pas passer à côté de Jacques Abeille. J'ose me permette aussi des comparaisons avec les écritures de Julien Gracq, Dino Buzzatti (Le désert des Tartares) ou encore Jorge Luis Borgès dans Fictions. Son originalité tient peut-être dans une touche plus picturale, extrêmement sensuelle (voire érotique) de la description des personnages, même des statues.
J'attends impatiemment de lire "Les mers perdues"
A noter enfin une vidéo de Jacques Abeille présentant son roman à la page suivante

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