[Tex. Maxi n° 10, Le venin du cobra | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]

Dans le Nevada, des mineurs chinois armés convoient leur chargement d’or dans le désert jusqu’au train de Virginia City qui acheminera ensuite les précieux lingots jusqu’à la banque de San Francisco. Les bandits sont en embuscade. Ils attaquent mais la résistance chinoise est rude et les tirs sont nourris. Chose intrigante : si les canailles sont des Blancs, le meneur, à l’abri sur un promontoire, est un Chinois. Ensuite, Tex Willer et Kit Carson sont dans les environs et les coups de feu les alertent. N’écoutant que leur courage et suivant leur bonne étoile de rangers du Texas, ils se ruent dans la bataille, prennent à revers les brutes épaisses et font le ménage. C’est la débandade chez la racaille mercenaire. Les deux amis font connaissance avec les courageux mineurs, se prennent d’amitié avec le meneur, Ly Kuong et décident d’y voir plus clair en les accompagnant jusqu’à Virginia City. Là, le Lotus vert, une société secrète chinoise mafieuse, prospère dans l’ombre en rackettant et en exploitant les autres Chinois de la ville. Son chef, le Cobra, se dissimule sous un masque et utilise Lao Tang, propriétaire d’une maison de jeu florissante. Les deux rangers vont semer la pagaille et remettre quelques pendules à l’heure, notamment auprès du chef de gare, bien sonné à coup de « TUMP ! », de « SOCK ! » de « SMACK ! » et du shérif, tenu par la triade à cause de ses dettes de jeu. La belle et sévère Won-Li, le sage et vénérable Koo Su Jang, jouent double jeu mais chacun l’apprendra à ses dépens. Sous le laconisme apparent et les prières adressées au sage Confucius, les pièges s’ourdissent et les morts s’enchaînent. Un épisode remarquable a lieu lors du franchissement du Luther Pass. Tex et Kit trouve une auberge esseulée au bord d’un lac. Si le père et le fils aubergistes semblent débonnaires, la femme ressemble à une chouette particulièrement rapace. Les rangers, drogués, vont être lestés d’une pierre et jetés dans l’eau glacée du lac. Le dénouement aura lieu à San Francisco avec l’apparition d’une nouvelle secte chinoise, Les Lanternes bleues, composée exclusivement de femmes.
Hormis le moment insolite à l’auberge [rouge] du lac et la toute fin dans la gueule du requin, l’histoire de Tex est conventionnelle dans son déroulement narratif. Les retournements de situation sont convenus bien que le lecteur embraye dès la première vignette et ne relâche pas son intérêt jusqu’au bout. La lisibilité du dessin de Letteri est appréciable mais son graphisme l’est moins. Décédé avant d’en avoir fini avec Tex, Letteri a cédé sa place dans les dernières planches à Della Monica, guère plus convaincant. La couverture couleur est remarquablement bien composée et dessinée.

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