On se trouve dès la première page catapulté dans le vif des événements, sans préambules, sans aucune explication, c’est vraiment ahurissant. Ca peut sembler une manœuvre osée pour le genre Fantasy, où tout est méticuleusement expliqué, où on montre des régions (la fameuse carte) où ne se déroule même pas une virgule de l’histoire, où enfin c’est plutôt l’ambiance qui glace la trame.
Pour « Les jardins de la lune », ce n’est pas le cas. Par dizaines de pages, nous sommes les témoins d’événements dont nous ne comprenons pas la signification. Nous ne savons pas vraiment qui sont ces personnages qui vivent et qui souffrent d'une guerre qui n’est pas vraiment la leur. J'ai eu énormément de mal dans ma lecture, les deux cents premières pages (!) ont été un véritable calvaire. Hermétiques et denses, mais malgré tout passionnantes, pour me pousser à persévérer.
J’oserais donc un parallèle, j’ai pu jouir d'une expérience qui se rapproche plus de l'Iliade que du Seigneur des anneaux. Car dans le monde d’Erikson les histoires extrêmement humaines et les tragédies personnelles souffrent de l'ingérence des ascendants, des dieux qui ont plus d'une ressemblance avec les habitants de l'Olympe.
La construction de l’intrigue, au début confus (probablement à cause de la traduction) avec de longs chapitres dédiés à un personnage unique et à deux parties relatives à des événements et des personnes apparemment sans relations communes, s’entrelace de plus en plus jusqu'au point final, qui conclut le roman mais pas l'histoire. Venons en maintenant à l’aspect douloureux : oui, c'est une nouvelle série, où les intentions de l'auteur se développent sur dix romans (pas tous traduits encore), rien que ça.
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