Le titre de ce roman sans chapitre évoque le poème de Victor Hugo dédié à à sa fille décédée dans sa jeunesse. La continuité de la narration montre peut-être que la mort n'enlève rien au souvenir.
Dans ce livre, le père, la mère, la sœur et le petit frère, font revivre à travers leurs souvenirs ce fils et ce frère qui s'est suicidé à 20 ans.
La vie de cette famille ne sera plus jamais la même, plane le fantôme de Denis et l'absence qui se fait si douloureuse.
Mais rien ou presque n'est dit. La douleur se lit sur les visages, les corps décharnés et les angoisses de chaque jour sont là pour rappeler la mort.
Comment arriver à vivre sans culpabilité, lorsqu'on frère, un fils se suicide ?
Avec quelques phrases clés et clichés [« Pour les autres ailleurs, la vie continue »] l'auteur nous parle de cette mort particulière qu'un jeune homme a choisi de se donner. .
Il y a aussi le regards des autres et leur indélicatesse qui deviennent insupportables.
Laura la mère n'est que l'ombre d'elle même, le père médecin essaie de tenir debout, la sœur anorexique se scarifie et Alexandre le petit dernier de 9 ans souhaite faire comme son frère apprendre à voler.
Ce livre est un poème en lui même. Il parle de la douleur et de l'absence qui se fait tellement présente, que ceux qui restent en oublient de vivre. Mais pourtant ? La reconstruction sera lente et difficile.
Après le premier choc, ils essaieront de comprendre pourquoi Denis à choisi de mettre fin à ses jours.
Un livre choc, triste mais qui est nous parle au plus profond de nous; il nous émeut sans que nous tombions dans le mélo.
C'est le premier roman d'Ariane Bois; Il est bouleversant, pudique et profond. Les mots sont choisis avec délicatesse et à aucun moment elle ne fait dans la larmoyant.
Un livre à lire pour toucher du doigt une certaine sensibilité.
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