[La Reine des lectrices | Alan Bennett, Pierre Ménard (Traducteur)]
Toute cette drôle d'histoire commence avec des chiens royaux, courant comme des dératés jusqu'au bibliobus. Premier petit sourcil relevé : y a des bibliobus à Buckingham Palace?! Bref, la Reine rattrape ses toutous, et, bien élevée comme elle est, se sent obligée d'emprunter un des livres du bibliobus.
C'est toujours dans le bibliobus qu'elle fait la connaissance de Norman, un jeune cuisinier, mordu de lecture et ravi de conseiller la Reine dans ce domaine. Toute surprise de se découvrir cette nouvelle passion, elle promeut Norman qui devient son "tabellion particulier".
Bien évidemment, cette nouvelle lubie royale est loin de plaire à tout le monde. Son secrétaire particulier voit d'un très mauvais oeil ce Norman se rapprocher de sa patronne, et le Premier Ministre ne pense que stratégie politique (et il va sans dire que lire n'en est pas une bonne).
La Reine se doit de remplir ses obligations... Mais enfin, elle est quand même la Reine, et elle a 80 ans, donc elle peut quand même faire un peu ce qui lui plaît dans sa bibliothèque personnelle. Au diable toutes ces recommandations qu'on lui fait de toutes parts : elle ne renoncera pas à sa passion de la lecture, bien au contraire.
Ce tout petit roman est truffé de réflexions sur la lecture, dans lesquelles les lecteurs que nous sommes se reconnaîtront :
"Elle découvrait également que chaque livre l'entraînait vers d'autres livres, que les portes ne cessaient de s'ouvrir, quels que soient les chemins empruntés, et que les journées n'étaient pas assez longues pour lire autant qu'elle l'aurait voulu".
"Je perçois la littérature comme une immense contrée, inscrivit-elle un jour ; je me suis mise en route vers ses confins les plus extrêmes, en sachant que je ne les atteindrai jamais".
J'ai souri à plusieurs reprises, à certains passages pleins d'humour un peu pince-sans-rire.
C'est un petit roman très divertissant, qui fait passer un bon moment. Cela dit, ce n'est pas non plus pour moi le coup de coeur qu'il a été pour tant d'autres lecteurs ; tout y est assez convenu, assez attendu, et je ne pense pas que ce soit un livre mémorable. Cela dit, et même si j'aurais aimé voir un peu plus le duc d'Edimbourg (m'a toujours intriguée, celui-là!), j'ai aimé découvrir une Elizabeth II certes fictive mais humaine et sympa!
Un autre point qui me semble intéressant à relever est la vision qu'ont la plupart des gens de la lecture dans ce roman : la lecture, ce n'est pas bien sérieux, et ça fait misanthrope. On peut s'interroger sur le nombre de personnes qui, dans la vraie vie cette fois-ci, partagent cette vision des choses.
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