10 chapitres qui nous expliquent comment et pourquoi les transports rapides nous font perdre... du temps!
Troisième livre de la compilation : "Ivan Illich, Oeuvres complètes volume 1"
Ce livre éclaire notre lanterne, à nous qui avons l'impression de gagner du temps grâce à nos transports modernes. Le train, l'avion, bien sûr, mais surtout... la bagnole!
Déjà, j'étais pleinement convaincu que la bagnole nous coûtait bien plus cher que ce à quoi on pense d'habitude : il y a naturellement le coût du véhicule, l'assurance, le garage, le carburant, l'huile, les pneus, les vidanges, les révisions périodiques, le contrôle technique, les frais de stationnement et de péage, les réparations en tout genre, les amendes, l'achat d'accessoires divers... bref, nous ne le mesurons généralement pas, mais ces choses sont évidentes : elles nous coûtent cher. On peut y ajouter des coûts un peu moins mesurables, mais qui nous coûtent très cher (et je ne parle là que de la bagnole!!!) : coût de construction des routes (nos impôts), perte des espaces naturels, perte des voies simples sur lesquels les piétons peuvent aller (alors que la route rend beaucoup de lieux inaccessibles - à moins d'avoir un véhicule!!!), augmentation des accidents graves, augmentation des pollutions diverses... etc, il y a tellement de choses qu'on devrait - mais j'ai la flemme - toutes les citer. Et surtout, ce qui est le plus étonnant, c'est que la bagnole nous fait perdre du temps (au lieu de nous en faire gagner).
Alors non, je m'insurge, dis-je, moi je vois bien : pour me rendre à mon boulot, à pied j'en ai pour 40-45 minutes, tandis qu'en voiture il me faut 15 minutes. Donc je gagne du temps. Ben oui, je raisonne comme ça, moi, pratico-pratique!
Mais je ne sais pas calculer globalement...
D'abord, si on ramène le calcul à l'année, plutôt qu'à l'instant présent, la donne change. En comptant le temps passé dans les bouchons, le temps passé à réparer, laver, faire le plein, le temps que nous passons à travailler exclusivement pour payer notre moyen de transport (il faut calculer quelle proportion de salaire prend le coût du véhicule à l'année!!! j'en reparle ensuite!), etc. tout ça ajouté au temps passé à se déplacer. Eh bien les amis, on n'avance pas vite.
Ici, j'ai les chiffres de 1967, parus dans le bulletin interministériel pour la RCB en 1975, et présentés par J.-P. Dupuy (c'est l'annexe du livre d'Illich qui sert à présenter la situation française). On avait, à l'époque, un trafic largement moins important qu'aujourd'hui. On se rendait compte qu'un vélo allait à environs 13 km/h (en additionnant toutes les contraintes de temps signalées plus haut), tandis qu'une voiture, selon le modèle et le lieu d'utilisation, allait de 14 à 4km/h... Non??? si, si...
J'aimerais connaître le calcul aujourd'hui que les réseaux routiers sont saturés...
Et enfin, le gros du gros, nous passions à l'époque (alors que les véhicules étaient encore solides et faits pour durer...) 40% de notre salaire dans le véhicule à moteur appelé automobile. 40% du travail fourni servait à payer le transport pour aller... au travail, justement! J'aimerais qu'on le calcule aujourd'hui, ça aussi... "Je travaille pour avoir les moyens d'aller au travail"...
Alors... qu'est-ce que j'attends pour aller au boulot en vélo?
Le texte est disponible ici, sans l'annexe dont j'ai parlé plus haut :
http://1libertaire.free.fr/IvanIllich04.html/lecologiste6/illich_libererlavenir.htm
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