Un adolescent souffre d’une scoliose et doit faire du dos crawlé à la piscine en complément à sa thérapie. D’abord réticent, il finit par se jeter à l’eau et aborde en cours de route une jeune femme, excellente nageuse qui le conseille avec justesse sur les techniques de nages. Chaque mercredi, ils se rencontrent et semblent s’estimer puis la belle naïade ne vient plus. Que reste-t-il alors sinon le goût du chlore en bouche ?
Etonnant dessin, filandreux, malhabile, plat mais expressif, introspectif, émouvant ! L’atmosphère de la piscine est rendue par une quasi monochromie bleue verte. L’album se découvre et se dévore d’une traite, presque en apnée. Lorsque le jeune homme commence à suffoquer sous l’eau, on cherche la bouée de sauvetage, le maître nageur, la porte de sortie et on tourne les pages comme on se noie. Révélation à Angoulême en 2009, l’album mérite un détour et un arrêt sur image. La solitude, la pudeur, la jalousie, la séduction, l’immersion dans le marigot des sentiments sont traités avec une économie de moyen et un sens cinématographique d’excellente facture.
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