[Cixi de Troy. T. 1, Le secret de Cixi | Christophe Arleston, Olivier Vatine]

Cixi de Troy est l’héroïne d’une histoire en deux tomes. Jalouse de la place tenue par sa sœur auprès de Lanfeust, elle prend le large et s’embarque en tant que passagère sur un navire de commerce avec à son bord des cocons de rumps. Le bateau marchand est abordé par des pirates femmes. Les hommes sont hachés menus et servent de repas aux murènes tortues (des tortles) chevauchées à cru par les amazones. Cixi est récupérée par l’équipage d’Oyako, chef lesbienne de toute la troupe de « flibustières » dont la récompense consiste à passer la nuit avec le capitaine dans sa couche. Cixy, sexy en diable, aura aussi droit à son tour de manège. Douée, elle s’adapte, domestique les murènes géantes, apprend à diriger son rump, gigantesque chiroptère servant de monture volante mais sa beauté et son aisance lui valent l’animosité de la femme hommasse de sévice, Somen, si peu girl. L’épopée de Cixi est lancée et la geste n’accuse aucun temps mort tant la narration et le dessin fonctionnent de concert, vifs, piquants avec les rebondissements et les surprises à chaque page. L’humour n’est pas absent de l’histoire dans les échanges verbaux et le déroulement de l’histoire. Olivier Vatine, dessinateur Normand, sait donner du rythme à son trait élégant dans ses pleins et déliés et dynamise ses bandes dessinées (Aquablue) avec un sens aigu du cadrage cinématographique. L’ensemble se lit vite, sans déplaisir aucun mais le tout manque d’épaisseur, de densité. On peut éprouver de la sympathie pour le monde de Troy mais guère d’empathie pour ses personnages sans grande profondeur qui ne doutent guère de leur destinée.

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