[Tex. Spécial n° 19, Le prix de la vengeance | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
Le dessin d’Ambrosini n’a pas la grâce de celui d’Ortiz, Milazzo, Parlov ou Mastantuono. Taillés à coup de serpe, visages et paysages ne possèdent pas le fini et le léché des auteurs précités. Les quelques imprécisions anatomiques sont le résultat d’un travail parfois précipité et peut-être bâclé. Toutefois, le dessin colle bien à l’histoire et le regard du lecteur s’attarde moins aux détails. La compréhension du récit est immédiate et les petits plaisirs graphiques perdus d’un côté se retrouvent dans une narration fluide et bien menée. L’histoire est simple. Un cavalier qui tentait de rallier Fort Lewis est pris en chasse par des Cheyennes. Tex, son fils, Kit et Tiger se trouvent opportunément dans les parages. Ils ne peuvent sauver l’homme truffé de balles indiennes qui agonise dans leurs bras mais leur révèle son identité et d’où il vient. Les quatre amis se rendent à la ferme esseulée des Mallory, régulièrement assaillie par les Cheyennes avec eux-mêmes à leurs trousses des cavaliers indiens bien décidés à occire les « chiens blancs ». Des traquenards vont être tendus sur la piste de Tex Willer et de Kit Carson tentant de convaincre les soldats de Fort Lewis d’apporter secours à la ferme Mallory mais un piège est déjoué que déjà un autre se met en place. Des collusions entre militaires et trafiquants aux collisions entre rangers et bandits de tout poil, la route est longue pour rétablir des équilibres précaires et une justice approximative en ce bas-monde encore livré à lui-même. Une fois la tête de l’hydre tombée, reste à savoir pourquoi le chef cheyenne met tant de hargne et de détermination à combattre les Mallory ? Récupérer un enfant métis élevé par les fermiers n’est pas un motif suffisant. La solution aux conflits reside peut-être dans un combat à mort, « au dernier sang », entre Nathan Mallory et Loup Rouge. Comme le dit Tex en épilogue : « Cette histoire m’a laissé un goût amer en bouche. »
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