J'avais lu (et aimé) ce livre quand j'avais vingt ans.
J'ai essayé de le relire quelques années plus tard et je n'ai pu supporter le désespoir qui en émane.
Je viens de le relire dans des conditions, sans doute, plus favorables, et je l'ai à nouveau apprécié, malgré son atmosphère plutôt désespérée.
Le personnage principal, Matthieu Delarue, professeur de philo au lycée Buffon (et ceci date ma première lecture : avant 1974 - date à laquelle je suis devenue professeur de math au lycée Buffon) à environ 35 ans se trouve confronté à une crise : il est pris entre son attitude philosophique, les idéaux de liberté absolue qu'il a embrassés à vingt ans et les contraintes d'une morale bourgeoise issue du XIXe siècle et à laquelle il ne peut (ne veut ?) se soustraire. Les autres personnages gravitent autour de lui et sont eux-mêmes confrontés à une situation de crise.
Le roman se déroule dans une très brève période de temps - trois jours - ce qui donne une impression d'urgence, les personnages, souvent atypiques, sont fouillés, en déséquilibre entre une attitude amorale et affranchie et une vraie compassion.
Dans ce roman, Sartre illustre à merveille son opinion sur la condition humaine.
Il va sans dire que ce livre est parfaitement écrit, parfaitement construit et qu'on le lit d'une traite, sans temps mort ni répit.
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