En 1950, une expédition française est montée afin de tenter l'ascension d'un sommet de plus de 8000 m. Après avoir hésité entre le Dhaulagiri et l'Annapurna, Herzog, Lachenal, Rebuffat et Terray optent pour l'Annapurna - et deux d'entre eux parviennent jusqu'au sommet. C'est le premier sommet de plus de 8000 m a avoir été gravi par l'homme, et ce succès a un énorme retentissement médiatique (en France en tout cas). Ce livre, rédigé par le directeur de l'expédition, retrace cette aventure. Ce livre est devenu un grand classique parmi les amateurs de montagne.
Si l'histoire est un peu longue à se mettre en place, le livre devient passionnant sur la seconde moitié.
Un témoignage fantastique, qui fait prendre conscience à quel point l'alpinisme a changé en 60 ans. Je n'avais jamais réalisé qu'à l'époque il n'y avait aucune carte fiable, et que du coup, la majeure partie du travail était de reconnaître la montagne afin de trouver la voie permettant l'ascension. Et bien entendu, pas d'avions qui déposent les gens au coeur des montagnes - à l'époque, il fallait un mois de marche intensive pour y arriver. D'où une énorme difficulté pour évacuer les blessés.
L'exploit que constitue cette ascension n'en est que plus impressionnant. D'ailleurs selon moi il fallait être fou pour tenter une telle ascension avec le matériel et les moyens de l'époque - cela ressemble plus à un combat qu'à de l'alpinisme... D'autant plus que l'Annapurna est réputé comme étant l'un des quatorze 8000m les plus difficiles, avec 40% de mortalité lors des ascensions à l'heure actuelle. C'est tout simplement incroyable que tous aient survécus!
Ce livre a été très critiqué car il consituerait la "voix officielle" de l'expédition, et on a reproché à Maurice Herzog d'avoir rabattu la couverture vers lui au détriment des autres membres de l'expédition, en particulier au détriment de Lachenal qui était lui aussi arrivé au sommet. Cela ne me paraît pas totalement justifié. Autant je ne peux pas dire si ce livre reflète fidèlement les faits ou s'il les embellit, autant je trouve qu'Herzog rend hommage aux autres membres de l'expédition, en particulier aux sherpas, à Terray, à Oudot et à Noyelle. Evidemment, on lit entre les lignes qu'il y a eu plus de tensions avec Lachenal et Rebuffat... Mais n'est-ce pas humain qu'il y ait des préférences au sein d'un groupe?
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]