[Tex. Maxi n° 8, Le train blindé | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]

Fidèle au duo Segura & Ortiz, je plonge encore avec plaisir dans un aventure du ranger à la chemise jaune, le grand Tex Willer mais cette fois-ci le dessin de José Ortiz est moins convaincant que précédemment. Il reste pourtant de bonne facture mais il est parfois à la limite de l’esquisse, presque bâclé. Les visages proche de la caricature semblent pétrifiés alors que les anatomies sont approximatives. Hormis cela, les cadrages sont dynamiques, cinématographiques. Les noirs et blancs sont toujours aussi bien distribués et l’histoire happe le lecteur dès le début. Chien enragé est un soldat mexicain à la solde du général rebelle Contreras. Avec une bande de tueurs aguerris, il sème la terreur en Arizona, assassinant les ranchers, incendiant les fermes, massacrant le bétail. Tex Willer, Kit Carson et un groupe d’hommes décidés les pourchasse mais ils tombent dans une embuscade meurtrière. Les traquenards vont s’enchâsser. Qui sont les traîtres ? Où sont les pièges ? Le général rebelle Contreras veut déplacer l’or et les armes dans la sierra désertique en train blindé. Le sénateur américain Davis souhaite juguler à toute fin la rébellion mexicaine en marche et demande l’aide de Tex Willer et de Kit Carson. Une bande de sept hommes déterminés menée par Tex essaie d’inventer un piège ferroviaire pour récupérer l’or et anéantir Contreras mais c’est sans compter sur les espions infiltrés et les revers de fortune. Il faut attendre les toutes dernières pages pour que la tête pensante et malfaisante soit éliminée. C’est aussi à ce moment que l’on peut mesurer le talent du dessinateur José Ortiz. A peine refermé, on a déjà envie de dénicher un nouveau Tex. Le manga n’a rien inventé même s’il a révélé des talents incontestables. Les illustrés d’antan en ont toujours sous la semelle. Il reste de quoi faire et lire surtout si l’on songe aux dessinateurs exceptionnels qui ont mis leur virtuosité au service du ranger texan dont les aventures restent inédites en France : Marcello, Frisano, Kubert, etc. Les éditions Clair de lune ont du pain sur la planche et du beurre à se faire si les amateurs de bande dessinée veulent bien délaisser un instant les modes et trouver par ici un plaisir de lecture évident dès les premières pages.

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