L’intelligence de cette revue de vulgarisation d’art pour enfant fascine toujours par le choix pertinent d’une iconographie en couleur de qualité et par l’agencement de textes courts, précis, documentés amenant à une compréhension fine et ludique d’un peintre, d’un mouvement, d’une école artistiques. Le 136e numéro de la revue Dada suit l’actualité en 2008 et se consacre au fauvisme car une des grandes expositions parisiennes du moment est réservée à Maurice de Vlaminck, au musée du Luxembourg. Les parties historiques évoquent d’abord l’origine du fauvisme (le terme est dû au critique d’art Louis Vauxcelles qui s’exclame au Salon d’automne de 1905, remarquant un buste classique posé entre des tableaux aux couleurs pures : « Donatello parmi les fauves ») et se recentrent ensuite sur les portraits de trois maîtres du mouvement fauve, le ‘professeur’ Matisse, Derain le ‘fauve joyeux’ et Vlaminck le ‘sauvage’. Les parties thématiques évoquent les ‘femmes clowns’ puis étudient plus précisément l’utilisation de la couleur. Un ‘ABCd’art’ reprend sur une double page les grandes lignes et les figures marquantes du mouvement. Les parties pédagogiques enfin proposent de composer soi-même un paysage ou de colorier un visage à la manière du fauvisme à partir d’une photographie. Un entretien avec l’artiste contemporain Bernard Pras s’ensuit. L’histoire du Grand Palais à Paris est retracée dans ses grandes lignes. Une sélection d’expositions est présentée, Paul Klee à Bruxelles, Penck au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, les dessins de Victor Hugo ou encore le musée Matisse à Nice. Les deux dernières pages sont consacrées à une bibliographie critique de livres d’art destinés à un jeune public. Le lecteur a envie d’aller tout voir et tout lire. Franchement, la découverte est amusante ; la légèreté est de mise et pourtant, il est possible d’entrevoir la complexité du fauvisme sans appesantissement, jargon ou propos prétentieux. Dada « ouvre la cage aux fauves » et les œuvres franchissent avec allégresse tous les cerceaux du cœur du lecteur quand son œil pétille de plaisir.

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