[Aventures en Loire - 1.000 kilomètres à pied et en canoë | Bernard Ollivier]
On connait bien Bernard Ollivier ; j'avais vraiment aimé ses trois livres consacrés à son exploit sur la Route de la soie.
Il avait la soixantaine bien sonnée à l'époque et c'était déjà un formidable défi pour cet homme, ancien journaliste, même si Bernard Ollivier à toujours cultivé la forme physique. Dix ans ont passés, il a 70 ans et il entrevoit la vieillesse et les infirmités arriver ; comme un dernier baroud il entreprend la descente de la Loire du Mont Gerbier de Jonc à son embouchure, une partie à pied puis lorsqu'elle devient naviguable à canoë. S'il peut sembler relativement facile quand on le compare à l'exploit de la Route de la soie, ce parcours n'en est pas moins périlleux notamment par la "traîtrise " proverbiale du cours du plus beau fleuve de France (avis personnel...). Bernard Ollivier dès les premières pages fait revivre l'épisode qui a failli lui couté la vie, sous le pont Wilson à Tours, son canoë chavira et c'est certainement sa grande forme physique qui lui sauva la vie.
Si la lecture de ce livre apporte, pour un amoureux de la randonnée,un plaisir renouvelé à chaque page (c'est encore plus jouissif que de lire les topos-guides de la FFRP ! ), l'ensemble baigne dans une atmosphère légèrement crépusculaire (B. Ollivier dans un chapitre préliminaire à son exploit joue cartes sur table et avoue l'inquiétude sourde que le grand âge lui cause, ce qui est émouvant et trouve une résonnance chez un lecteur qui approche de la soixantaine et qui sent pourtant ses jambes, ses pieds, son corps prêts pour "de nouvelles aventures"). J'admire profondément la vitalité foisonnante de cet homme, son optimisme inébranlable,sa lucidité ; il voit bien que ces 1000 kms sont peut-être la dernière aventure qu'il emmènera dans l'au-delà .
Et, "persévérant dans son Etre", Bernard Ollivier tout au long de son parcours nous fait découvrir, nous fait connaître, les gens merveilleux, amis de rencontres, amis d'amis, chez qui il passera une nuit, dînera,conversera...Car c'est peut-être ce qui me différencie le plus de cet homme formidable que j'admire ; son humanisme est rarement pris en défaut, il ne s'attarde pas aux rebuffades et trouve "les gens " tout à fait aimables et plutôt de bonne composition... considérant que nous sommes en France et que le mot "hospitalité" n'a pas le sens que lui donnent les nomades du Khirghistan....
Cette lecture a été comme si Eole avait machouillé du chewingum et m'avait lancé un vent d'air frais après la lecture du livre de Marie-Monique Robin sur Monsanto...et c'est pas peu dire !
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