Parce qu’elle avait des envies de voyage, sa mère l’a prénommé Slimane. Lui aussi, il aimerait voyager…alors, avec son frère Maxence, ils font du « travelator » sur les escaliers roulants du supermarché, et imaginent qu’ils partent, en Grèce, en Afrique, en Chine, peu importe, le tout étant de fuir le plus loin possible d’un quotidien fait de terreur, d’humiliation et de coups. En effet, le père des deux garçons, qu’ils surnomment « le Démon », est chômeur, alcoolique et particulièrement violent. Heureusement, Maxence est là, qui aide Slimane à supporter et à tenter de comprendre ce monde « qui n’est pas pour les enfants ».
Choisir, pour son roman, un enfant comme narrateur, n’est pas un pari facile : comment trouver la juste mesure pour que le récit soit crédible tout en restant intéressant ? C’est d’ailleurs le reproche que je ferai au « Pays sans adultes » : Slimane est certes très attachant, mais ses propos m’ont souvent paru en inadéquation avec la maturité d’un enfant de 11 ans. Ceci dit, j’ai apprécié cette lecture, que j’ai trouvée particulièrement émouvante, (et grâce à laquelle j’ai pu faire la vidange annuelle de mes canaux lacrymaux). En dépit de l’aspect sordide et douloureux de cette histoire, l’auteur y instille une poésie et une candeur très touchantes, et un humour attendrissant, même si, effectivement, il ne paraît pas toujours enfantin.
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