« Trois chevaux » est un très court roman dont on ressort la tête pleine d’images et le cœur empreint d’une douceur quelque peu mélancolique. Et pourtant, le sujet prêterait plutôt à la violence ou l’amertume : le narrateur –dont nous ne connaîtrons jamais le nom-, est revenu en Italie après avoir vécu des années en Argentine, hanté par la guerre qu’il y a menée, et par le souvenir de la femme qu’il y a perdue. Il travaille comme jardinier et mène dorénavant une vie simple et solitaire. Alors qu’il déjeune dans son bistro habituel, il est abordé par Làila, jolie jeune femme de 20 ans sa cadette…
Les personnages, les souvenirs, les émotions, tout est ici entouré d’un voile de poésie, les gestes et les paroles les plus simples sont enjolivés de métaphores. J’avoue avoir craint au départ de me lasser de ce texte qui donne l’impression que l’auteur a voulu adoucir, voire dissimuler ce que l’existence peut avoir de triste et de sordide en l’enrobant de jolies phrases et en jouant avec les mots... Et puis non, une fois accoutumée à cette profusion d’images, j’ai trouvé le récit à la fois riche et léger, vraiment agréable et surtout, je me suis attachée à cet homme qui a toujours un livre dans la poche, mais qui sait lire aussi dans les arbres, la terre, les fleurs et les cœurs. Qui accepte, en dépit des pertes et des désillusions qu’il a subies, de s’ouvrir aux belles rencontres que lui réserve encore la vie, et sait reconnaître la richesse des éléments naturels, qu’ils considèrent avec amour et humilité.
Beaucoup de poésie, un brin de magie, et au final beaucoup de plaisir !
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