Paul Rayment, un homme de 60 ans, est victime d'un accident de vélo à l'issue duquel il est amputé d'une jambe. Il refuse, par principe, le port de toute prothèse, préférant se déplacer avec des béquilles, ce qui limite son autonomie. Il s'éprend de Marijana, infirmière d'origine croate qui lui prodigue des soins à domicile, dont la vigueur et la maternité le font s'interroger sur la superficialité de sa vie, vide d'enfants et de passion. C'est alors qu'apparaît dans sa vie Elisabeth Costello, écrivain sexagénaire venue de nulle part, et à l'arrivée de laquelle le récit prend un tour presque fantastique...
L'action est posée dès les premières lignes, le style est froid et efficace, l'auteur sans concession envers le personnage de Paul, dont les questionnements fournissent matière à une réflexion plus vaste sur les aléas de la vieillesse et de l'amoindrissement physique : la perte de la dignité, la solitude, la dépendance, l'amour impuissant.
Le début m'a enthousiasmée, puis j'ai finalement eu l'impression de rester sur ma faim : une fois l’action lancée, elle piétine, l’auteur lance des pistes de réflexion mais ne semble pas vouloir les exploiter jusqu’au bout. Sa volonté était-elle de laisser le lecteur effectuer ses propres analyses et tirer ses propres conclusions concernant ces pistes ?
Personnellement, j’aurais préféré qu’il développe davantage les sujets abordés, ce qui aurait aussi donné à ses personnages plus de consistance. J'avais trouvé "Au coeur de ce pays", du même auteur, tellement riche et original, que j'avoue avoir été déçue par cet "Homme ralenti".
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