L'Électre de Giraudoux, c'est la lutte entre le confort petit-bourgeois et une soif de vérité et de vengeance extrême. Pour Égisthe, Électre est l'archétype de la femme à problèmes : il suffit qu'elle appartienne à une famille parfaitement normale pour que l'on se rende compte que le grand-père a tué sa femme, que l'oncle est un satyre qui a violé sa belle-sœur, et ainsi de suite. Bref, Électre transforme une famille sans histoire qui vit tranquillement au jour le jour en un nœud de récriminations et de vengeance, et fait des vagues là ou lui ne cherche qu'à préserver une apparence de fonctionnement normal.
Dans la pièce de Sophocle sur Électre, Égisthe menace d'enfermer Électre dans une grotte si elle ne cesse pas de se lamenter sur la mort de son père. Ici, Égisthe veut la marier à un jardinier pour que le désordre qu'elle amène ne perturbe pas la famille royale.
J'ai beaucoup aimé cette version de l'histoire, qui m'a d'ailleurs fait penser au film
Festen. Par ailleurs, l'écriture est magnifique et les dialogues, bien qu'ils parlent de sujets lourds, sont légers et s'enchaînent admirablement. Une pièce qui fait partie de mes livres préférés, même si j'ai été un petit peu moins transportée lors de cette n-ième relecture que les fois précédentes.
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