[La Prisonnière - A La Recherche du temps perdu | Marcel Proust]
Le Narrateur a décidé d'installer Albertine, cette vision sauvage, mystérieuse, moqueuse, fuyante, séductrice, arrachée à Balbec et ses amours féminines, pour être placée ainsi qu'une oeuvre d'art à connaître, dans le secret d'une des chambres de son appartement. Le tête-à-tête amoureux tourne mal... l'expérience de la fusion amoureuse, tout en s'opérant (ainsi qu'on finit par le comprendre à la fin quand Albertine devient Venise) se révèle une impossible tentative d'emprise de l'un sur l'autre, alors même que l'autre tente de se donner à vous : il n'est plus à lui-même, qui vous a séduit.
Ce livre contient les plus belles pages que j'aie jamais lues sur le désir amoureux d'une femme endormie ou présente, ainsi que des développements passionnants sur les arts. L'attention ne fléchit jamais. Le style (plus beau que jamais) n'est pas seul en cause : le suspense de l'enquête sans fin et vaine du Narrateur apporte un plus.
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