Mattia Pascal est un homme brisé, dédoublé, qui ressent d’être seulement un spectateur étranger de la vie. Il cherchera donc à s'inventer comme un autre homme, en devenant Adriano Meis, mais, peine inutile, il continuera à se sentir « dispersé, seul, sans maison, sans but ".
Sa vie exclue du monde lui permet cependant de voir et de juger impitoyablement l'absurdité de la vie, le mensonge et l'hypocrisie qui règlent les mécanismes de la société. Sa tentative de donner un nouveau visage à sa conscience en crise sera, toutefois, désastreuse.
La nouvelle identité d'Adriano Meis l’empêchera de vivre tout autant que son identité précédente. Elle restera, de ce fait, suspendue, comme elle est symbolisée par la réplique finale du livre "
Je ne saurais vraiment pas dire qui je suis ".
Dans ce roman, Pirandello donne une voix et un visage au drame d'une impossible identification ; il met en scène les contradictions entre le rôle figé que la vie impose à l’homme et le besoin de celui-ci de trouver une nouvelle dimension de vie, qui évite la dislocation de sa personnalité.
De cette manière, nous connaissons le rôle tragique de l'homme du XXème siècle : l’existence est une situation continue d'instabilité ; le rapport avec les autres un jeu d'apparences.
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