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[L'envol des anges | Michael Connelly]
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Franz



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Posté: Dim 31 Mai 2009 12:08
MessageSujet du message: [L'envol des anges | Michael Connelly]
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Retrouver Harry Bosch pris dans les tourments d’une affaire criminelle à résoudre c’est s’illusionner encore une fois en mettant en perspective et en concurrence le pauvre génie humain et les forces prodigues du mal. Invariablement, avant de plonger à nouveau dans les « égouts » de Los Angeles, je songe au miraculeux Jardin des délices de l’insondable Jérôme Bosch et je cherche à quel moment nous avons fait un faux pas, biaisant définitivement notre parcours d’homme dans le paradis terrestre ici-bas. Bref, lire un roman policier de Michael Connelly inspire presque toujours des considérations métaphysiques. Le dernier chapitre fait référence explicitement à La chute des anges rebelles de Pierre Bruegel : « Il entendait encore le cri ultime…, un hurlement si puissant et si horrible qu’il en paraissait presque inhumain. C’était le cri des anges déchus qui plongent vers l’enfer. Il savait qu’il ne pourrait jamais se permettre de l’oublier. » On patauge bien dans la noirceur du monde et L’envol des anges ne fait pas défaut à la règle.
En pleine nuit, un coup de téléphone vient cueillir chez lui l’inspecteur Bosch en totale perdition depuis le départ de sa femme Eleanor Wish. Irving, le chef adjoint de la police de Los Angeles, veut lui confier une affaire explosive à élucider : un double meurtre vient d’avoir lieu au funiculaire de l’Angels Flight. L’avocat Howard Elias a été froidement exécuté par un tireur aguerri. Une passagère qui partageait inopinément le compartiment a aussi été tuée. Elias passait son temps à intenter des procès à la police dans le but manifeste de s’enrichir car une affaire gagnée lui permettait de réclamer des honoraires extravagants à la ville. L’avocat noir est donc populaire auprès des populations marginalisées et franchement détesté par une majorité de policiers ayant eu affaire à lui. Harry Bosch devra prendre plusieurs paires de gants s’il veut à la fois interroger ses collègues, éviter que le quartier de South Central n’explose encore et constituer une véritable équipe d’enquêteurs car Irving lui a adjoint trois policiers des Affaires internes dont Chastain qui lui voue une solide inimitié. Harry Bosch n’a pas l’ombre d’une piste mais il observe scrupuleusement la scène du crime, se glisse dans la peau et les gestes du meurtrier et finit par repérer de frêles indices ouvrant sur une piste fragile. Sombre est la nuit ainsi que la vie d’un inspecteur intègre qui puise ses forces dans l’adversité. Autant dire qu’il a de l’énergie et de l’opiniâtreté à revendre tant la noirceur règne en maîtresse intraitable. Probablement que des membres de la police californienne avaient tout intérêt à éliminer le redoutable avocat car le procès « Black Warrior » allait s’ouvrir. Elias devait défendre un employé noir, tabassé, le tympan crevé par un crayon Black Warrior et accusé promptement par la police de l’assassinat d’une fillette ; parallèlement, il allait probablement mettre en lumière une affaire de pédophilie et des têtes risquaient de tomber. Il y a donc forcément de multiples raisons pour que l’enquête soit minée d’entrée de jeu.
Très rapidement, l’histoire devient palpitante. Dans ce roman noir, Michael Connelly maîtrise complètement son art. Il agence magistralement son histoire et l’intrigue va crescendo. Les cartes s’abattent mais les gagnants dans l’instant seront bientôt des perdants le coup d’après. Parabole de la vie sur terre, L’envol des anges se révèle être un titre polysémique qui, une fois le livre reposé et la dernière page tournée, fait froid à l’âme. « Les êtres humains sont les bêtes les plus dangereuses qui soient, dit Rider. Ils sont capables de tout infliger à leurs semblables. Dans le seul but d’assouvir leurs fantasmes. » On croirait lire une version moderne du Léviathan du philosophe anglais Thomas Hobbes qui a fortement influencé Rousseau : « L’homme est un loup pour l’homme » quand le contrat social est rompu. Durant les émeutes de Los Angeles qui s’ensuivirent, le contrat social fut rompu.

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