J'ai trouvé ce "Journal irlandais" de H. Böll un peu surfait. Je m'explique.
Heinrich Böll est parti en Irlande chercher ce qu'il ne trouvait plus en Allemagne déjà sur la voie du renouveau économique; l 'Irlande de 1957 lui offrait authenticité,poèsie, pauvreté digne et catholicisme omniprésent. C'est une Irlande rèvée qu'il cherche dans son exil. Mais l'Irlande même à cette époque ce n'était pas que cela.Et que d'avis péremptoires et incertains !

"...quel bienfait on peut fumer au cinéma ici. Viendrait-on à l'interdire que ce serait la révolution, tant la passion du cinéma est liée chez les Irlandais à celle du tabac." La révolution ! rien que cela... Et en 2005 la république d'Irlande sera le premier pays d'Europe à interdire de fumer dans tous les lieux publics, y compris, surtout, les pubs...

Mon Irlande à moi je la retrouve beaucoup mieux dans "Journal d'Irlande " de Hervé Jaouen ; même si Jaouen n'est pas encore prix Nobel... et puis c'est vrai que nous avons chacun une Irlande qui nous est propre, celle de Böll ne correspond pas à la mienne voilà tout.

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Bonjour amiread1,

C'est vrai que l'Irlande inspire les écrivains mais la pluie et le vent conjugués incitent souvent à voir le pays derrière la vitre embuée d'un pub, à travers l'écran de fumée d'un feu de tourbe. Je me souviens qu'à mon premier voyage pédestre en Irlande, en 1984, le Kerry était "réservé" aux touristes allemands, le Connemara aux Français et le Donegal aux Irlandais. J'ai marché dans les Twelve Bens et sur les îles d'Aran (bien avant Nicolas Bouvier, hé, hé !) comme tout bon Normand que le temps changeant ne rebute pas. Hervé Jaouen est Breton, donc habitué aux ciels chaotiques et aux mers remuantes. Ses descriptions collent bien à la réalité mais l'Irlande est toujours au-delà de ce que l'on peut en dire. Tu as bien raison de le préciser.

Bonne semaine.

Franz